Le sucre de canne origine Martinique se fait rare

Par 30/09/2024 - 08:13 • Mis à jour le 30/09/2024 - 09:19

Le sucre de canne présent dans les rayons de nos grandes surfaces et nos petits commerces est de plus en plus rarement d’origine martiniquaise. La campagne sucrière a été médiocre pour l’usine du Galion. Peu de canne a été broyée, à peine 26 000 tonnes, alors que l’objectif était de 60 000, et surtout, la teneur en saccharose, a été assez faible. Reportage.

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Photo d'illustration

Faute de sucre de canne de Martinique, le sucre de canne de Barbade, de Grenade ou même de la Réunion trouve de plus en plus sa place dans nos rayons. Mais visiblement les consommateurs ne semblent pas trop s’en apercevoir. Qu’il vienne de Guadeloupe, de Barbade ou d’ailleurs, l’important est de privilégier la canne.

C’est toujours du sucre de canne.

Je ne sais pas, je le prends et puis c'est tout. Le fait que c'est écrit Galion, je le prends. Par contre, je ne vais pas prendre celui qui est fait ailleurs.

Les responsables des grandes surfaces doivent effectivement composer avec la pénurie chronique de sucre local.

Laurent Bodek, directeur du Leclerc Rond-point :

Nous, nous priorisons toujours le sucre de Martinique quand il est disponible. Toujours. C'est notre premier schéma d'approvisionnement. Historiquement, c'est ça. Aujourd'hui, on répond de deux façons. Soit on met du sucre de betterave, donc du sucre blanc, qui est quand même moins plébiscité ici par les consommateurs, ou alors du sucre d'importation.

Une faible teneur en saccharose

Plusieurs facteurs expliquent cette situation, selon Michel Béroard, directeur de l’usine du Galion à Trinité.

Quand on parle de richesse, on parle surtout de teneur en saccharose. Moins il y a du saccharose dans une tonne de cannes, moins nous produisons de sucre. Le coefficient de paiement sur lequel est basé le paiement de la canne est de 80 kilos de sucre par tonne de cannes. C'est-à-dire quand on a une canne à huit de richesse, on est censé produire 80 kilos de sucre pour une tonne de cannes. Là, on a fini avec une moyenne à 6,85. Quand on ne produit pas la quantité nécessaire pour ce marché, il faut absolument satisfaire le besoin.

D’où la présence de sucre de canne importé.

Quand on n'a pas de matières premières pour en produire, forcément, ça ouvre la porte à d'autres sucres. Nous savons que le jour où nous aurons la quantité de cannes nécessaire pour produire le sucre nécessaire au marché, le sucre de Barbade on le verra à peine.

Sur les quelque 4 000 tonnes de sucre nécessaires en Martinique chaque année pour répondre au besoin du marché local.

Cette année, le Galion n’a pu en fournir que 1 000 tonnes durant la campagne sucrière. Le reste a été importé des îles voisines ou encore de la Réunion.


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