Hôtel Batelière : le groupe Monplaisir fait appel, les salariés investissent l’hôtel
Le groupe Monplaisir fait appel de la décision du tribunal de commerce de liquidation et démantèlement de l’hôtel. Son vice-président, Yan Monplaisir, a dénoncé ce matin (21 octobre) un « plan de liquidation déguisé ». Les salariés, quant à eux, sont mobilisés depuis ce matin (lundi 21 octobre) devant les locaux de l’établissement hôtelier. Ils vont aussi faire appel.
L’affaire judiciaire de l’hôtel Batelière pourrait ne pas être terminée. Après les salariés qui ont annoncé faire appel de la décision du tribunal mixte de commerce, c’est au tour du groupe Monplaisir de contester également la décision du tribunal mixte de commerce de Fort-de-France.
Le vice-président Yan Monplaisir estime que le tribunal ne lui a laissé aucune chance de mettre en place son plan de continuation. Il annonce faire appel de la décision, une procédure qui n’est pas suspensive.
Vendredi, les juges ont validé le projet présenté par le groupe guadeloupéen Karukéra qui a fusionné son offre avec celle du Casino Batelière. 55 salariés sont sur le carreau puisque le projet qui prévoit de reconstruire totalement l’hôtel, n’intègre pas la reprise des anciens salariés.
Pour Yan Monplaisir, il s’agit d’une « liquidation déguisée ». Face à la presse, le vice-président du groupe détenant la Batelière n'a pas mâché ses mots pour critiquer la décision du Tribunal mixte de commerce de Fort-de-France. Sans surprise, les dirigeants comptent bien se battre jusqu'au bout pour casser ce jugement. Ils ont interjeté appel.
Nous avons apporté une garantie à hauteur de 800 000 euros dans l'immédiat, parce que l'inquiétude que pourrait avoir l'administrateur judiciaire de l'hôtel, c'est que pendant cette période d'observation, il y ait des difficultés pour payer les salaires ou que sais-je encore. Mais avec 800 000 euros, il est largement couvert. Mais puisqu'il n'y a pas de préjudice pour qui que ce soit, et puisque l'actif, je rappelle, vaut 40 millions d'euros et qu'il est bradé à 5 millions d'euros au Guadeloupéen, Vial-Collet et au béké Ernoult, je pense qu'il y a mieux à faire pour les Martiniquais et pour les familles martiniquaises. Nous allons demander que soit suspendue cette décision. Je pense que la cour d'appel, compte tenu de la gravité et de l'importance de ce sujet, va se saisir rapidement de ce dossier et j'espère qu'elle statuera rapidement.
55 salariés sur le carreau
Dans les rangs des soutiens, l’Assaupamar et Rosalie Gaschet, la présidente, ont fait le déplacement.
Ce patrimoine est un patrimoine à protéger et ça doit rester dans les mains des Martiniquais. Nous protégeons le patrimoine martiniquais depuis plus de 44 ans. Et c'est tout logiquement que nous sommes à côté des responsables de cet hôtel qui doivent justement se battre eux aussi avec son personnel pour pouvoir garder la main-mise sur cet outil, qui est un outil à rénover bien entendu, mais qui est un outil à garder.
Les 55 salariés mécontent de ce licenciement drastique ont décidé aussi de se faire entendre. Une vingtaine d'entre eux occupent le site, banderoles en mains.
François Rosamont, le représentant du personnel, affirme la détermination des employés.
Tous les jours, nous sommes présents à l'hôtel, en sit-in, toute la journée, du lundi au dimanche, jusqu'à ce que l'appel intervienne. Enfin, on va interjeter appel et on restera présent jusqu’à la décision de la cour d'appel.
Ils distribuent des tracts pour informer de la perte de leur emploi et du fait « que l’hôtel a été bradé ».
Les employés sont aujourd’hui, accrochés à la procédure judiciaire. Leur avocat compte demander au procureur d’intervenir pour permettre la suspension de la décision du tribunal de commerce.
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