Galion : l’avenir de la filière canne-sucre-rhum en question

Par 09/07/2025 - 06:14

Réunis à l’usine du Galion hier (8 juillet), les acteurs de la filière canne-sucre-rhum ont fait le point sur l’avenir d’un modèle en difficulté. Alors que la SAEM Galion accuse un déficit de 4 millions d’euros, les planteurs dénoncent des paiements tardifs et un matériel à bout de souffle. 

    Galion : l’avenir de la filière canne-sucre-rhum en question
@Isabelle Hamot

Depuis plusieurs années, la filière est confrontée à une baisse constante des tonnages de canne. La SAEM Galion, en charge de l’usine, affiche aujourd’hui un déficit de 4 millions d’euros. Une situation préoccupante, qui remet en question la pérennité du modèle de gestion actuel.

Face à cette impasse, Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la CTM, propose de revoir l’organisation économique du Galion. Il suggère l’introduction de partenaires privés, sans pour autant retirer la gestion des mains publiques. Selon lui : 

Le Galion ne paye pas suffisamment rapidement aux petits planteurs qui ont des charges incroyables. Il faut absolument trouver une fluidité financière par le marché lui-même.

Les planteurs exaspérés

Au cœur des tensions, les délais de paiement sont particulièrement pointés du doigt par les producteurs. Ils dénoncent un système opaque et fragmenté. Cyril Parogus, planteur de canne, décrit une situation de plus en plus insoutenable :

Depuis des années, on se bat pour avoir un seul payeur. On est payé par quatre organismes différents, donc chacun paie quand il peut. Et au niveau du matériel, c’est catastrophique : on a toujours eu des casses à cause de la température et du relief. D'où le nombre de planteurs, donc on ne peut pas tout gérer en même temps.

Cette désorganisation contribue à des retards de récolte et une rentabilité en chute libre.

À la recherche de terrains

Afin d’augmenter la production et les rendements de cannes, la CTM recherche des terrains de préférence mécanisables comme l’a expliqué Serge Letchimy.

Nous cherchons environ 350 hectares pour la canne, précise Serge Letchimy. J’avais lancé un appel pour 1 000 hectares au total, avec 750 pour la diversification et 350 pour la canne. Avec le préfet, nous travaillons sur les friches agricoles pour pousser les propriétaires à remettre leurs terres en production. Mais aussi l'outil Galion peut aussi, comme font des distilleries, travailler pour que sur certains terrains mis en location ou autre chose, d'autres natures puisse voir une évolution de la production globale.

La CTM prévoit de lancer des groupes de travail dès septembre pour étudier tous les aspects du dossier Galion : modèle économique, paiements, statuts juridiques, mécanisation.


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