Covid-19 : impact limité de la crise économique en Martinique en 2020

L’année économique 2020 en Martinique a bien entendu été marquée par la crise sanitaire et les mesures d’endiguement telles que les couvre-feu, les limitation de déplacement ou encore les fermetures de magasins.

Ces décisions ont effectivement fait reculer l’activité économique, mais de façon plus modérée en Martinique que dans l'hexagone, selon le bilan économique 2020 dressé par l'INSEE et l'IEDOM. Présenté aujourd'hui lors d'une conférence de presse commune, ce bilan fait état d'une atténuation de la crise économique en Martinique, du fait de l'importance du secteur public et des dispositifs d'aides disponibles.

Les deux confinements ont bien porté des coups d’arrêt à l’économie de l’île. Le PIB a notamment chuté de près de 4 %. Mais cette diminution a été deux fois moins importante que dans l’hexagone. Et les effets de la crises ont été limités, selon le chef du service territorial de l’INSEE Martinique, Hugues Horatius Clovis :

A la fois la structure de notre économie caractérisée à la fois par le poids des services non-marchands (secteur public) - 38% en terme de valeur ajoutée au niveau local contre 23% au niveau national - ainsi que les différents dispositifs d'aides qui ont été mis en place tels que l'activité partielles, les prêts garantis par l'Etat. Ces deux éléments ont permis de limiter les effets de la crise sanitaire sur l'économie martiniquaise

Les emplois salariés ont ainsi peu diminué, chutant de seulement 0, 4 %, puisque de nombreux salariés travaillent dans le secteur non marchand et l’État comme la collectivité territoriale on pu soutenir ces emplois. C'est ce que souligne la cheffe de la division action régionale INSEE Martinique Isabelle Padra Rebello :

On a eu une augmentation de salariés dans toutes les activités de santé, et un rebond de l'intérim du fait du soutien de l'Etat et de la collectivité aux entreprises. Concernant les autres activités de commerce et d'échanges extérieurs, on a eu une baisse des importations, une chute des exportations, notamment la banane, à cause de la pandémie mais aussi de la sécheresse exceptionnelle de 2020

Les ménages, quant à eux, ont moins consommé compte tenu de cette pandémie en 2020, ce qui a généré une épargne importante. C'est ce que souligne le responsable du service des Etudes à l’IEDOM, Nicolas Gobalraja :

Tout cela a eu un impact préjudiciable pour l'économie, car c'est du manque à gagner. Mais pour les finances des ménages, on a vu naître une épargne forcée. En agrégé sur l'année 2020, 210 millions d'euros d'épargne ont été générées. Puis les ménages martiniquais ont recommencé à consommer au début de l'année 2021