Au Lorrain, un drone agricole en démonstration sur des plantations de dachines

Par 22/03/2025 - 13:31

Ce vendredi 21 mars, des coopératives agricoles et des agriculteurs indépendants de Martinique ont assisté à une démonstration de projection d'engrais avec un drone sur des exploitations de dachines à Morne Capot au Lorrain.

    Au Lorrain, un drone agricole en démonstration sur des plantations de dachines

Cette technique de traitement des cultures est déjà largement utilisée dans certains pays de l’Union européenne, comme la Belgique et la Suisse mais reste interdite en France. Une législation qui pourrait évoluer dans les prochains mois.

La démonstration, menée par une spécialiste venue de Suisse pour l’occasion visait à prouver les atouts de cette nouvelle technologie pour l’agriculture martiniquaise, confrontée à de nombreuses problématiques de rendements de main d’oeuvre et d’exposition aux parasites.

Des professionnels séduits par l'innovation

Pour Juvénal Remir, président de la coopérative MAYA, il est essentiel de soutenir cette évolution pour améliorer la productivité des exploitations :

Je peux vous dire que j'ai des bananes plantains. Quand par exemple, vendredi, en période de pluie, vous avez fait des coupes feuilles et que vous revenez le lundi, vous avez envie de foutre un tracteur dedans. Et parce que c'est vrai, on traite. Mais même avec le tracteur, il n'y a pas l'efficacité. Et tandis que là, je vois que c'est positif, il y a une efficacité, surtout avec la vitesse. Et puis le fait que le produit va directement descendre sur le bananier ou sur la culture. Moi qui aussi qui met l'appareil qui pèse 21 kilos sur mon dos, je sais ce que c'est de faire 4 heures de temps dedans. On ne peut pas faire plus 4 h. L'efficacité du traitement n'y est pas puisqu'il n'y a pas la régularité. J'adhère positivement à ce mode de traitement qui sera un traitement qui sera efficace

Exploitant agricole au Prêcheur et au Lorrain et également président de l'Association pour le Groupement des Agriculteurs et Agricultrices pour la Souveraineté Alimentaire de la Martinique (AGAA-SAM) , Harris Elisabeth-Marie-Françoise explique pourquoi selon lui les drones ouvriraient de nouvelles perspectives à la production agricole martiniquaise :

C'est surtout une voie de développement à entrevoir une perspective pour les agriculteurs et pour l'agriculture en général en Martinique. Parce que cette innovation permettra de créer des nouveaux métiers. On aura une certaine précision et ça permettra à l'agriculteur d'utiliser des quantités à l'hectare de biocontrôle, beaucoup moindre que ce qu'on utilise aujourd'hui. Avec cette technologie, on ne remplace pas l'agriculteur par les drones. L'agriculteur existe, mais ça diminue sa pénibilité au travail. Et en même temps, comme c'est de l'intelligence artificielle, ça va permettre de créer de nouveaux emplois et certainement du développement dans l'agriculture martiniquaise

 

Selon Grégory Coldote, technicien agricole, le recours au drone offre une vraie valeur ajoutée en terme de ressources humaines  

Par exemple dans le cadre de l'utilisation d'un atomiseur à dos, nos opérateurs, ils sont quand même assez exposés. On est en Martinique, un pays tropical, il fait chaud, donc il faut mettre la combinaison, le masque. Il y a quand même des préconisations à respecter en termes de température d'application, en termes de force de vent et bien sûr d'équipements individuels de protection. Dans ce cas de figure là, ils sont vite débordés, dépassés. Ils ne peuvent pas utiliser leur atomiseur comme ils le devraient. La venue d'un drone, c'est quand même quelqu'un en moins de mobiliser sur l'exploitation. Ça aurait libéré de la main d'œuvre en fait pour les pour les exploitants agricoles, pour qu'ils puissent s'occuper d'autres choses

Le parcours législatif se poursuit

En janvier dernier l’assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture. Ce texte prévoit entre autres d’autoriser l’épandage de produits phytosanitaires par drone pour certaines cultures comme la vigne ou la banane, notamment dans les parcelles difficiles d’accès.

Un texte qui sera examiné en juin au Sénat. La sénatrice de Martinique, Catherine Conconne, a assisté à cette démonstration pour se faire une idée l'application sur le terrain :

Il n'y a pas que la banane puisqu'on voit bien que les applications sont également pour le maraîcher. On a une très belle exploitation de dachines sur environ trois hectares. Il y a une énorme difficulté dans l'agriculture, c'est la main d'oeuvre pour des travaux qui sont extrêmement complexes, extrêmement difficiles et qui ne sont pas extrêmement rémunérateurs. Donc ça n'attire pas beaucoup de main d'œuvre et ça n'attire pas beaucoup de jeunes. En plus, les aides qui doivent être mises en place sont longues à obtenir. Donc quand on trouve des alternatives aux travaux pénibles comme c'est le cas aujourd'hui, c'est tant mieux. Donc on nous présente une technologie qui est précise, qui ne connaît pas de dérives. Le produit reste là où on le pose. Et j'écoutais donc les agriculteurs qui étaient là tout à l'heure. À les entendre, pour eux, c'est un vrai soulagement

agriculture drone

 


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