Pour la 1ère fois, un Martiniquais, Julien Creuzet, représentera la France à la Biennale de Venise
Pour la première fois, l’annonce de l’artiste qui représentera la France a eu lieu en dehors de la France hexagonale. C'est aussi une première : il s'agit d'un Martiniquais. La divulgation de son nom a eu lieu au Diamant, dans le jardin de la maison d’Edouard Glissant, devenue résidence d’artistes et lieu d’accueil de manifestations culturelles.
La 60ème Exposition internationale d'Art de la Biennale de Venise aura lieu du 20 avril au 24 novembre 2024. Et, pour la première fois, le pavillon français sera représenté par un artiste martiniquais : Julien Creuzet.
Enfant du pays, il a grandi en Martinique. Il a fait son lycée à Bellevue en option Arts et vit, aujourd’hui, à Montreuil. Il enseigne aux Beaux-Arts. Plasticien il crée des œuvres protéiformes qui intègrent la poésie, la sculpture, l’assemblage ou encore la vidéo.
Cette édition 2024 de la Biennale de Venise est placée sous le commissariat d'Adriano Pedrosa, qui a choisi comme thème central « Foreigners Everywhere » (Étrangers partout). Deux commissaires d’exposition ont travaillé sur le projet de pavillon français : Céline Kopp, directrice du MAGASIN, centre national d’art contemporain de Grenoble et Cindy Sissokho qui est curatrice, productrice culturelle et écrivaine installée au Royaume Uni.
La délégation de l'Institut Français en Martinique
Pour révéler le nom de Julien Creuzet comme représentant français, toute une délégation de l’Institut français (acteur essentiel de la politique culturelle à l'étranger) a fait le déplacement pour révéler le nom de Julien Creuzet sur sa terre natale, la Martinique.
La déclaration officielle, animée par Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut Français, a eu lieu ce mardi (6 février) dans le jardin de la maison d’Edouard Glissant au Diamant, devenue résidence d’artistes et lieu d’accueil de manifestations culturelles, en présence du Préfet de Martinique, du directeur de la DAC (Direction des Affaires Culturelles.
Julien Creuzet a été choisi par un jury de personnalités qualifiées du Ministère de la Culture et du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Et c’est son propos artistique qui a fait la différence selon Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut français à Paris.
Notamment ce qu’il dit à travers ses œuvres. Je crois que c’est la profondeur de son discours, de son parcours, ses recherches. Quand on parle d’un pavillon français, d’un pavillon national, on doit se poser la question, « qu’est-ce que la France a à dire au monde et à dire à elle-même ? Julien nous permet de décentrer notre regard, d’aborder d’autres géographies, de regarder des territoires, des sujets, des questionnements qu’on ne regarde pas habituellement et il le fait avec une poésie, une générosité qui nous entraîne avec lui. Cette notion de partage et de transmission sont très fortes dans l’œuvre de Julien
Pour Julien Creuzet, le voyage à la Biennale de Venise commence dès maintenant en Martinique.
Je le prends comme un cheminement. J’ai 37 ans, j’espère qu’il me reste plein de choses à faire et je pense déjà à plein de choses. J’essaie de partager l’imaginaire le plus fort pour que les autres soient habités ou traversés le plus longtemps possible. On est déjà en train de voyager. C’est une halte ou du cabotage d’être ici, en Martinique, au Diamant. Elle offre un imaginaire riche. Dans notre rapport au paysage, dans notre usage des routes, des chemins, notre rapport à l’autre, nos mots, nos subtilités, nos particularités qui, je crois, vont se retrouver à Venise
À ÉCOUTER L’entretien exclusif avec l’artiste Julien Creuzet
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La maison d’Edouard Glissant devenue un lieu culturel
Au Diamant, la maison d’Edouard Glissant, qui a accueilli la délégation de l’Institut Français ce mardi, a été transformée en résidence d’artistes et un lieu d’accueil de manifestations culturelles.
Mathieu Glissant, le fils du poète et philosophe, livre son émotion.
C'est la maison de mon enfance. C'est une maison qui a été vivante, qui a accueilli tellement de rassemblements, de penseurs, d'artistes, de créateurs. Tous les jours, tous les soirs, on repensait le monde, on recréait le monde, on réimaginait le monde. Et je suis touché, même vraiment ému de voir que la maison reprend cette nature-là. À travers ces annonces, le lancement du fonds Édouard Glissant et l'annonce de Julien Creuzet à la Biennale, c'est le lancement de notre cycle de résidence à la Maison Édouard Glissant, avec cette renaissance de la maison en tant que lieu d'inspiration, de création, d'échanges et de rencontres, comme du temps d'Édouard Glissant. D'autre part, avec Julien Creuzet, sa conférence, l'annonce de son programme pour la Biennale, c'est une autre fierté parce que Julien Creuzet est l'immense artiste qu'il est. Il a un lien très fort avec l'œuvre d’Édouard Glissant, avec sa sensibilité dans sa manière de parler. Je retrouve une forme de rythme que pouvait avoir Édouard Glissant lorsqu'il s'adressait à un public. Tout ça est très émouvant, très touchant
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