Lever de rideau pour le festival "les petites formes"

Par 16/03/2022 - 18:22 • Mis à jour le 16/03/2022 - 20:50

La septième édition du festival des petites formes démarre ce mercredi soir, à Tropiques Atrium. La pièce "Les revenants de l'impossible amour" ouvrira cette semaine de représentations théâtrales, proposées aux grand public mais aussi aux scolaires. Ecrite par l'écrivain, dramaturge et poète haïtien, Faubert Bolivar, la pièce met en lumière l'amour inconditionnel jusqu'au sacrifice.

    Lever de rideau pour le festival "les petites formes"

Une histoire d'amour jouée par les dieux de la mort.

Jean-Simon Brutus alias Baron Samedi, dieu de la mort dans le vaudou haïtien et Dame Brigitte alias Gran’n Brigitte, déesse de la mort et épouse de Baron Samedi développent, au fil de la pièce, le chant du communément appelé "je t'aime moi non plus".

Leur histoire parle donc de relations amoureuses, de désir, d'absence de désir, de sexe, de douleur mais aussi de trahisons conjugales.

Une des originalité de cette pièce est d'aborder ces sujets à la fois brûlants et intimes, dans un décor de cimetière, la nuit.

Celle-ci propose donc aussi ce voyage dans la culture et les croyances caribéennes et africaines, mettant en scène ces personnages forts et symboliques de la mythologie Vaudou.

Maman Brigitte (Grann Brigitte, Manman, Manman Brigit, Manman Brijit) est un Iwa de la mort, une divinité qui protège les pierres tombales et les cimetières, à condition qu'ils soient convenablement pourvus de croix. 

Son époux, le Baron Samedi est aussi une divinité des morts. Il incarne l'esprit de la mort et de la résurrection et est même considéré, dans la religion Vaudou, comme le maître des morts. Il décide en effet qui peut ou non entrer dans le monde des morts.

"Les revenants de l'impossible amour" traite donc de ce vaste sujet que sont les relations entre les hommes et les femmes tout en mettant en jeu des forces occultes, des ébats passionnés mais aussi, parfois, pervers et enragés, qu'incarne dans cette pièce Rita Ravier, comédienne martiniquaise:

On parle d'errance, de la déchéance de deux être malmenés par un impossible amour.

Une démarche artistique multiple

Des sons étranges, des chansons, des musiques Banda font voyager le spectateur dans cet univers mystique. Une démarche confortée par la diffusion de parfums dans l'espace du public et ainsi la création d'un univers d'odeurs.

Le décor est aussi créé à partir de réel puisqu'il utilise principalement des matières récupérées permettant ainsi de créer un univers teinté par "le réalisme merveilleux", cette notion apparue lors de la première Conférence internationale des écrivains et artistes noirs, à Paris en 1956, avec l'écrivain haïtien Jacques Stephen Alexis, qui s'inscrit aussi dans la ligne des "artistes résistances", de la grande rue à Port-au-Prince.

Le jeu des comédiens prend donc une dimension épique et leurs échanges projettent dans une tragédie amoureuse, cynique et mystique et pourtant communément réel, comme l'explique Jean-Erns Marie-Louise, le metteur en scène:

C'est important pour les comédiens de trouver des textes aussi forts pour défendre une chose qui est aussi profonde dans notre société.

La pièce a été primée " Meilleur texte dramatique", en 2017, par "Textes En Paroles".

"Les revenants de l'impossible amour" est jouée ce mercredi soir à 19h, sur la scène de Tropiques Atrium.


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