Le musicien Léon Sainte-Rose nous a quittés ce dimanche

Par 22/05/2023 - 12:12

C’est un pilier de la musique traditionnelle martiniquaise qui nous a quittés ce dimanche 21 mai. Léon Sainte-Rose s’est éteint à l’âge de 88 ans.

    Le musicien Léon Sainte-Rose nous a quittés ce dimanche
Photo : réseaux sociaux

Musicien talentueux, Léon Sainte-Rose jouait de plusieurs instruments, mais la flûte des mornes restait son préféré. Il a d’ailleurs, avec d’autres flûtistes, fondé le groupe Palentché en 1979 qui a fait les beaux jours du Chouval Bwa.

Militant culturel, Léon Sainte-Rose était aussi un militant anticolonialiste, membre de l’OJAM, l’organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique, aux côtés notamment de Gesner Mencé, décédé lui aussi récemment.

Fervent défenseur de la tradition lui aussi, Dédé Saint Prix a bien connu Léon Sainte-Rose. Des souvenirs qui remontent à l’enfance :

Il jouait dans Los Caribes, il jouait au bal. Il avait un groupe qui s'appelait Los Caribes avec les manches bouffantes. Et j'allais le voir dans la paillote à l'époque qui s'appelait la Canne à sucre au François. Après mon premier disque que j'ai acheté. C'était un disque de Léon Sainte-Rose c'était "Pliché tininw".

« Un patriote »

Les deux hommes se sont ensuite rencontrés, toujours dans le cadre d’activités communes :

Après, on s'est rencontrés en tant qu'enseignants, sur plusieurs projets. Et puis la musique c'est une grande famille. C'est une grande perte, parce que c'est un monsieur qui était patriote, qui aimait la Martinique, qui aimait la tradition, qui aimait son pays. On peut dire que quand il parlait, on l'écoutait.

L’artiste Max Télèphe garde également un souvenir ému de Léon Sainte-Rose qu’il a côtoyé à plusieurs reprises durant sa carrière. Il le considérait comme un homme attaché à transmettre son :

Je l'ai connu avec le groupe Palentché. Par la suite, j'ai pu travailler avec lui en 89 pendant que je faisais des stages de musique à Study quatorze. Il m'a enseigné le solfège rythmique, l'histoire de la musique, tout ça. Au niveau technique, flûte, c'était un pionnier la flûte des mornes avec Max Cilla, Dédé Saint-Prix, tous ces gars-là. Léon Sainte-Rose, vraiment, c'est encore une bibliothèque même qui s'en va. Au-delà même du côté musical, c'était un gars aussi qui était assez engagé au niveau patriotisme, au niveau de la conscience martiniquaise.

Pour Max Télèphe, c’est une grande perte pour la Martinique. Un avis que partagent les nombreux témoignages qui ont fleuri depuis sur les réseaux sociaux.

Serge Letchimy, président exécutif de la CTM lui a rendu hommage et l’a qualifié de « pilier dans la lutte pour la reconnaissance et le respect de notre identité, de notre langue et de nos traditions ».

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