Exposition : le Palais de Tokyo retire le drapeau martiniquais de sa façade pour « risque d’illégalité »
Le drapeau martiniquais s’invite dans le débat artistique et politique. Utilisé par un artiste américain dans le cadre d’une exposition au Palais de Tokyo, à Paris, l’étendard rouge, vert et noir a finalement été retiré par la direction du musée 24h après, invoquant un risque d’illégalité.
Depuis ce mercredi 22 octobre et jusqu’en février prochain, le Palais de Tokyo accueille l’exposition « Echo, Delay, Reverb », qui explore les influences francophones dans l’art américain.
Dans ce cadre, l’un des artistes exposés, Cameron Rowland, a proposé une installation symbolique intitulée « Replacement » (Remplacement en français) : remplacer le drapeau français flottant au-dessus du musée par celui de la Martinique.
Engagé sur les thématiques liées à l’esclavage et aux réparations postcoloniales, l’artiste souhaitait « alerter sur les luttes pour la fin de la domination française ». Son geste, à la fois politique et poétique, n’aura cependant duré que vingt-quatre heures.
Un retrait pour raison « juridique »
Comme l’a révélé Le Quotidien de l’Art, la direction du Palais de Tokyo a fait retirer le drapeau dès le lendemain de son installation, ainsi que le panneau explicatif placé à l’extérieur du bâtiment. Celui-ci a finalement été réinstallé à l’intérieur, accompagné d’une mention précisant que le retrait faisait suite à un « risque d’illégalité ».
Le musée explique s’être fondé sur des avis juridiques. Ce choix s’appuie sur une circulaire mise en place par Bruno Retailleau sur le pavoisement des mairies, lorsque la France reconnaissait l’État de Palestine. L’ancien ministre de l’Intérieur craignait le foisonnement de drapeaux rouge, vert, noir et blanc.
Une autocensure ?
Face à ces précédents, la direction affirme s’être appuyée sur les rappels à la loi formulés donc par le ministère de l’Intérieur. Elle souligne que seul le drapeau bleu-blanc-rouge peut être hissé sur les bâtiments officiels français.
L’affaire interroge la frontière entre expression artistique et respect du droit public.
Le directeur du Palais de Tokyo a toutefois réfuté les accusations d’autocensure puisque de fait le drapeau martiniquais aura flotté pendant 24h, mais 24h seulement.
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