« Kréyol man la », un voyage inspirant de la danse bèlè à la danse contemporaine
Les spectacle « Kréyol man la » du chorégraphe Alfred Alerte est proposé ce soir (jeudi 23 janvier) à 19h30 à la salle Frantz Fanon, à Tropiques Atrium. Cette fable poétique et puissante nous entraîne de la sauvagerie des mornes jusqu’au façonnement de l’identité et l’émergence de la danse.

Le chorégraphe Alfred Alerte dévoile son nouveau spectacle « Kréyol man la ». Ce voyage chorégraphié retrace son parcours de danseur du bèlè à la danse contemporaine.
Des souvenirs d’enfance dans le quartier de Trénelle à Fort-de-France aux multiples rencontres de l’âge adulte en passant par les mémoires ancestrales, Alfred Alerte y raconte le façonnement de son identité et l’émergence de sa danse.
Interrogé par RCI, il revient sur son parcours inspirant.
Mon épopée commence en 79 avec Aimé Césaire et Sédar Senghor au Sénégal déjà. C'est pourquoi on essaie de décrypter chaque étape du spectacle pour voir la compréhension et pour essayer de mettre des mots dessus. Ce n'est pas forcément collé à ma peau, mais quand même, comme c'est quelque chose qui m'est assez propre, c'est qu'il puisse aussi avoir cette essence et cette dimension, pas forcément une vision du spectacle bâclée, mais une vision du spectacle dans cette notion d'ouverture et qu'il puisse amener ce message un peu à nos jeunes : de se dire qu'on commence avec la danse bèlè et puis on peut aller très loin.
Dans cette fable poétique et puissante, un conteur à la voix rocailleuse nous entraine vers la sauvagerie des mornes, autant que celle des humains, depuis l’esclavage pour une douloureuse mais nécessaire prise de conscience.
Ce spectacle-manifeste célèbre l’ouverture aux autres comme un rituel au clair de lune plein d’espoir.
Un partage entre danseurs et une ouverture vers le monde
Quatre danseurs, alter-ego du chorégraphe martiniquais, magnifient le croisement imprévisible des danses traditionnelles et contemporaines avec la capoeira et le hip-hop. Une batterie et un saxophone rythment ce mariage inédit, lui offrant la liberté du souffle jazz.
Admiratif de la nouvelle scène des danseurs en Martinique, Alfred Alerte revient également sur cette collaboration avec ses quatre alter ego.
Moi, je suis très admiratif par rapport à ça, parce qu'il n'y a pas beaucoup d'espaces de production et de diffusion de la danse en Martinique mais, en même temps, je me dis, c'est le moment peut-être aussi de faire comprendre à ces jeunes que c'est peut-être aussi à eux de trouver ou de développer ces espaces et ne pas rester égoïstes avec leurs propres besoins en disant : « Moi, j'ai besoin de ça, je ne fais que ça, que pour moi ». Il faut aussi qu’ils trouvent comment partager aussi avec les autres. J'ai des danseurs qui viennent de danses différentes. Par exemple, j'ai Paco, qui vient de la Métropole avec moi et qui qui travaillent déjà avec moi dans la compagnie, qui n'est pas Martiniquais, qui est métis Guadeloupéen. Il ne connaissait pas la Martinique. Ça ne fait pas très longtemps qu'il connaît la Guadeloupe. Il est rentré dans une histoire un peu avec « Madak », qui est quelqu'un d'ici. Ils ne se connaissaient pas avant. Ça fait peut-être six mois qu'ils se connaissent et j'ai l'impression qu’ils se sont toujours connus. Jean-Félix, c'est un compère de longue date. On n’avait jamais dansé ensemble, vraiment sur scène, moi, en tant que chorégraphe. On s'est retrouvés et c'est celui qui est à peu près le même génération que moi. On se comprend parce qu'on a vécu les mêmes choses en tant que danseurs. Et Dominique, c'est le côté un peu grand frère de « Madak » et de Paco, mais qui a une certaine expérience aussi au niveau de tout ce qui est krump, tout ce qui est break in, break-in, en danse.
INFOS +
« Kréyol man la » dans le détail
- Chorégraphe, scénographe : Alfred Alerte
- Compositeurs, musiciens : Benjamin Flament, Lionel Martin
- Danseurs : Paco Esterez, Dominique Linise, Francis Saint-Albin a.k.a Madak, Jean-Félix Zaïre
- Danseuses : Jenny Anelka, Caroline Thery, Marie Nelly Diamin, Clydie Loza, Karen Marigny
- Tambouyė et lavwa : Lucien Diamin, Alain Pinel-Fereol
- Conteur : Jocelyn Régina
- Costumes : Abishag Voundi assistée de Dominique Lorté
- Créateur lumières : Yann Dupont
- Crédit photos : Jean-Luc Luyssen
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