« Dé lannuit kolé » : l’ombre et la lumière dansent ensemble ce vendredi à la Maison Rouge

On pourrait écrire tout un livre sur les titres des pièces contemporaines. Elles sont de fait la première porte d’entrée du public comme une invitation ou une promesse. « Dé Lannuit kolé ». Dans ce temps d’avant spectacle, c’est là avec ce seul titre que l’on peut imaginer l’univers qui va nous être soumis.

Déjà sur le plateau, les filles et le garçon s’échauffent, se préparent ; comme un moyen d’abolir cet espace-temps où l’ombre et la lumière font la loi. Entre eux, la complicité est palpable. Leurs corps secs se parlent, se répondent.

Les premières notes de musique ne sont pas encore audibles que déjà, les gestes racontent une histoire, un voyage entre deux îles. Construite en résidence d’artistes, « Dé lannuit kolé » est une conférence dansée où les mouvements sont aussi importants que les mots.

Invitation poétique

C’est dans les aléas de l’obscurité que Tantak propose, ce soir, vendredi 26 juillet, à 19 heures, une “étude de l’ombre” conçue comme une exploration sensible et contemplative. Un voyage où la lumière devient l’objet de tous les possibles, et l’ombre la figure centrale.

Sur l’écho des notes éclateront et résonneront les gestes des trois performeurs. Tous soumis au même risque d’être à la fois mis en lumière et drapés dans le noir. La tension de la composition instantanée permettra de révéler les corps, faire jaillir les rencontres, interroger les ombres.

Quand la lumière devient sujet, qu’éclaire-t-elle ? Elle même ? Impossible. Peut-elle exister ? Peut-elle seulement exister sans support ? Dès lors, comment rendre existant ce qui ne se voit pas ? Mêlant danse et musique, « Dé lannuit kolé » a été conçu d’après les témoignages de ses trois danseurs et leur vision de l’ombre. Ils ont imaginé une chorégraphie où ils allient bèlè, gwo ka et danse contemporaine.

À la lumière de leurs propres expériences et de celles de leur entourage, ils racontent en gestes, en paroles et en musique. La performance est un cheminement poétique qui invite à une traversée éphémère, révélant des individualités en interaction. Les zones d’ombre sur lesquelles se penche la pièce mettent en lumière des problématiques profondes et souvent inavouées.

Expérience des sens

Jean-Pierre Nepost. Manipulateur de la lumière à vue. Il la transforme, lui donne chair, la fait danser et diffuse son regard. Ce soir, il permettra au public de plonger au sein d’un savoir-faire d’ordinaire invisible, s’aventurant à rendre matériel, presque palpable, les contrastes mis en jeu sur scène. Driss, Ludivine et Isis Stella entraineront le public dans une ellipse captivante où ces danseurs, à la fois chorégraphes et interprètes, se jouent des limites de l’ombre et de la lumière. Le rythme les porte, les galvanise. C’est jouissif et immersif.

Ce spectacle est avant tout un manifeste de l’ombre et de la lumière, avec comme moteur principal la sensation, l’émotion. Penser le corps autrement, comme une entité indissociable de l’esprit, comme une mécanique au service des émotions. « Dé lannuit Kolé » explore et questionne les relations entre émotions et corps, avec comme leimotiv la fluidité et l’énergie.

Ne manquez pas cette occasion de découvrir un spectacle qui pousse les limites de la danse contemporaine. Ce soir à 19 heures, laissez-vous transporter par « Dé lannuit kolé » à la Maison Rouge. Une soirée où la danse devient une langue universelle et puissante. Une expérience sensorielle et émotionnelle inoubliable, où l’ombre et la lumière dansent ensemble pour créer un moment d’art pur et de contemplation.

« Dé Lannuit Kolé ». Conférence dansée du Collectif Tantak. Ce soir, vendredi 26 juillet à 19h, à La Maison Rouge, à Fort-de-France, aux Terres-Sainville. Les réservations sont ouvertes sur Weezevent.