A Morne-à-l’Eau, le gymnase Jocelyn Angloma toujours fermé 11 mois après son inauguration

Par 20/09/2025 - 06:59 • Mis à jour le 20/09/2025 - 10:04

Inauguré en grande pompe il y a près d’un an, le gymnase municipal Jocelyn Angloma est toujours fermé, à Morne-à-l’Eau, au grand étonnement des habitants et des clubs locaux qui attendaient cet équipement comme un levier pour la jeunesse et le sport communal.

    A Morne-à-l’Eau, le gymnase Jocelyn Angloma toujours fermé 11 mois après son inauguration
@Bernard Solé

Certaines infrastructures sportives posent questions en Guadeloupe. C’est le cas du gymnase municipal Jocelyn Angloma de Morne-à-l’Eau.

Onze mois après son inauguration en grandes pompes, le bâtiment n’a toujours pas accueilli le moindre usager. Ses portes restent closes. Aucune activité, aucun entraînement, aucune compétition ne s'y tient.

Le bâtiment, censé devenir un outil central pour la jeunesse et les clubs de la commune restent figés dans le silence et l'attente.

Une situation qui interpelle les Mornaliens.

A ECOUTER Ces témoignages d’habitants de la commune

« Aucune explication claire »

Un mécontentement partagé par Carole Coudrouy, présidente du club de Zayen La, qui s'interroge désormais sur l'avenir de son club face à cette situation incertaine.

Nous n'avons aucune explication claire et on entend dire que l'intérieur est déjà dégradé et que les équipements ne sont pas installés par la commune. Finalement, on n'a aucune info sur les avancées concernant ce gymnase. Pour notre club Zayen La, une association de handball, de futsal, donc des sports intérieurs, c'est une situation dramatique. Nous avions un projet de terrain voté en 2019 à Richeval, avec plus d'un million de subventions déjà acquises. Pourtant rien n'a été fait sous prétexte que le gymnase allait arriver. Résultat, notre projet n’a pas vu le jour et nous sommes contraints de nous déporter sur d'autres communes, d'autres lieux d'entraînement, souvent dans des conditions précaires, parfois sans lumière. Et pourtant, nous avons déjà prouvé notre valeur. Nous avons des joueurs qui évoluent en Métropole, en équipe de France, etc. Et malgré ça, nous ne sommes pas aidés, on ne nous donne pas les moyens de travailler correctement. Cette situation, bien sûr, a fragilisé notre club. Nous avons perdu beaucoup de bénévoles. Les activités avec les enfants deviennent très compliquées et aujourd'hui, l'avenir du club est plus ou moins en danger. Tout ce que nous demandons, c'est de la clarté, de la transparence et surtout des infrastructures accessibles pour que les associations, de manière générale, puissent continuer à jouer leur rôle auprès de la jeunesse.

L’incompréhension de Jocelyn Angloma

Il y a encore quelques mois, Jocelyn Angloma exprimait sa fierté de voir son nom associé à ce gymnase.

Pour l'ancien international et vainqueur de la Ligue des champions avec l’OM en 1993, c’était un honneur de contribuer, à travers ce symbole, au développement du sport en Guadeloupe et à l’épanouissement de la jeunesse.

Aujourd’hui pourtant, face à la fermeture de la structure et aux nombreuses incertitudes qui l’entourent, Jocelyn Angloma se dit préoccupé.

Il s’interroge sur la suite à donner à ce projet qui, selon lui, devait incarner une dynamique positive pour tout le territoire.

Ce gymnase a été nommé Jocelyn Angloma bien sûr avec mon aval. Des jeunes de Morne-à-l’Eau me demandaient la clé. Mais malheureusement non, c’est la municipalité qui l’a. Je ne comprends pas, c'est vrai. Je me pose des questions. J'ai cru comprendre que tout n'était pas aux normes, tout n'était pas terminé au niveau des vestiaires et autres. Donc, je peux comprendre pourquoi le gymnase n'a pas été ouvert. Maintenant, est-ce que c'est en phase d'être fait ou pas ? Je n'ai pas de réponse. On l’a inauguré en espérant son ouverture dans les jours suivants. Mais malheureusement, ça n'a pas été le cas et maintenant, ça fait un an et c'est vrai, quelque part, c'est aberrant.

Idem pour le gymnase Didier Dinart

A noter que le cas le cas de Morne-à-l’Eau n’est pas un cas isolé. Le gymnase Didier Dinart, à Basse-Terre, du nom d'une autre figure emblématique du sport guadeloupéen, a connu un sort similaire.

Inauguré à plusieurs reprises depuis sa construction, il n'a jamais été réellement ouvert aux jeunes sportifs.
Une situation d'autant plus frustrante qu'elle intervient dans un contexte où les installations sportives accessibles sont rares et souvent vétustes.

La raison de ces blocages reste floue. Retard administratif, problèmes de conformité, budget de fonctionnement non alloué.

Les autorités locales, souvent propres à organiser des inaugurations, sont beaucoup plus discrètes lorsqu'il s'agit de justifier les délais de mise en service.

Les clubs, eux, s'impatientent.

Ces dysfonctionnements révèlent un mal plus profond, une politique de l'image qui prime trop souvent sur l'efficacité et le service rendu, car inaugurer une structure sans la rendre immédiatement opérationnelle, c'est envoyer un message clair. Le symbole compte plus que l'usage.

Pendant ce temps, des générations de jeunes attendent et la promesse de l'avenir sportif meilleur reste, elle aussi, sous clé.


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