Le Tennis club de la marina de Pointe-à-Pitre est-il voué à l’abandon ?

Par 04/02/2025 - 10:51 • Mis à jour le 04/02/2025 - 16:03

Ancien fleuron du tennis et des loisirs en Guadeloupe, le site du Tennis club de la marina de Pointe-à-Pitre est dans un état de délabrement avancé. Entre terrains dégradés, infrastructures en ruine et silence pesant des institutions, ce site qui a marqué des générations de sportifs n’est plus que l’ombre de lui-même. Comment en est-on arrivé là ? Qui porte la responsabilité de cette déchéance ? Et surtout, existe-t-il encore une lueur d’espoir pour voir renaître ce lieu emblématique ?

    Le Tennis club de la marina de Pointe-à-Pitre est-il voué à l’abandon ?
Marina Tennis club. Photo : réseaux sociaux

Il a longtemps été un lieu de rencontre incontournable pour les passionnés de tennis et de sport en général et de la vie nocturne, le Tennis Club de la Marina vit une lente agonie.

Un site à l’abandon

Doté d'installations modernes et d'une localisation privilégiée au cœur de la marina de Pointe-à-Pitre, il représentait un véritable pôle d'attractivité. Pourtant, les années ont eu raison de ce joyau. Les premiers signes de déclin sont apparus avec un manque d'entretien régulier, des difficultés financières et des gestions successives marquées par des décisions discutables. La fermeture officielle du site n'a été que l'aboutissement d'un processus lent et inévitable où se mêlent responsabilités publiques et privées. Aujourd'hui, les cours de tennis sont envahis par la végétation. La piscine n'existe pratiquement plus. Les bâtiments fissurés et les souvenirs d'antan semblent appartenir à une autre époque. Ce naufrage soulève inévitablement la question du ou des responsables. Les institutions publiques, les anciens gestionnaires et les élus locaux se renvoient la balle. Les acteurs du sport local expriment une certaine amertume.

Un avenir est-il encore possible ?

L’espoir subsiste, car des discussions sont en cours pour redonner vie au site. Des projets de réhabilitation devraient émerger avec l'idée d'y créer un espace polyvalent dédié non seulement au tennis, mais aussi à d'autres activités sportives et culturelles. Certains entrepreneurs locaux et passionnés de sport plaident pour une gestion mixte impliquant public et privé afin de garantir la pérennité du site. Reste à savoir si les obstacles administratifs et financiers pourront être levés.

Le conseiller municipal d’opposition de Pointe-à-Pitre, Loïc Martol, espère que le lieu va revivre et que toute l’agitation qu’il y a en ce moment n’est pas due à l’approche des élections municipales.

On sait qu'il y a eu un comité de pilotage qui s'est tenu en novembre. Malheureusement, les élus municipaux n'ont pas été conviés à cette réflexion. Il y a une deuxième réunion qui va se faire vers mi-février et à laquelle on est sollicité par l'État aussi pour participer à un an de la fin, un an des échéances municipales, un an de fin de mandature. On se pose des questions. Est-ce que ce n'est pas juste pour agiter un élément plutôt que réellement faire un vrai projet qui pourra émerger avant 2026 ?

Le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel, s’en défend et estime avoir hérité d’un site en déshérence, avec des contraintes juridiques complexes.

Ça fait quatre ans qu'on se bat pour avoir l'autorisation d'exploiter cette zone puisqu'il y a un nouveau plan de prévention des risques PPRN qui a classé cette zone en zone rouge. Donc avant de parler de ce qu'on va faire là, il faudrait peut-être se rapprocher de la DEAL pour comprendre pourquoi depuis quatre années que la ville de Pointe-à-Pitre demande l'autorisation, une convention de gestion puisque le site n'appartient pas à la ville, c'est le domaine public maritime qui appartient à l'État.

Il demande que la gestion du site revienne dans le giron de la cité pointoise :

Nous avons demandé de nous transférer la gestion puisqu’on n’a trouvé ici aucune convention, aucune trace d'un document en vertu duquel la ville de Pointe-à-Pitre a exploité pendant des années ce site et a même perçu des redevances de la part de la Ligue de tennis, qui était le délégataire de service public.

Reste à voir si les projets en cours pourront se concrétiser ou si ce site autrefois emblématique sombre définitivement dans l'oubli.

 


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