Pose de la première pierre du mémorial de la dissidence à Trois-Rivières
Les dissidents antillais ont répondu à l’appel du général de Gaulle et sont partis combattre l’ennemi en Europe. Pour leur rendre hommage, un mémorial sera érigé en bord de mer, à Trois-Rivières. La pose de la première pierre a eu lieu vendredi (16 août).
Pacôme Jospitre, l’avant-dernier dissident guadeloupéen, a tiré sa révérence jeudi 15 août. Le jour du 80e anniversaire du débarquement en Provence, auquel il avait participé.
Âgé de 101 ans, il devait assister le lendemain (vendredi 16 août) à la pose de la première pierre du futur mémorial qui doit rendre hommage à l'ensemble des dissidents des Antilles partis combattre l'ennemi en Europe à l'appel du général de Gaulle.
La mémoire de Pacôme Jospitre a été saluée lors de cette manifestation qui s’est tenue à Trois-Rivières.
Un lieu symbolique
Pour le maire de la commune, Jean-Louis Francisque, il était grand temps de rendre hommage aux dissidents en réalisant ce mémorial dont la construction devrait s'achever dans 8 mois.
À aucun moment il n’a été fait un véritable hommage à ces personnes qui, un jour, ont quitté la Guadeloupe et la Martinique pour répondre à l’appel du général de Gaulle. Il y a eu plusieurs dossiers, tout le monde voulait faire, mais aujourd’hui, c’est nous qui concrétisons ce projet pour la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Caraïbe. Parce que ces hommes antillais qui sont partis de leur île pour combattre au nom de la liberté n’ont pas été reconnus avec la dignité qui leur est due.
Le choix du site n’est pas anodin, comme l’explique le maire de Trois-Rivières.
Ils sont partis du bord de mer et quand vous voulez faire un temps de mémoire, un temps de souvenir, il faut le faire en condition réelle. Ils sont partis d’ici et donc c’est ici que les familles guadeloupéennes pourront venir penser à leur frère, à leur oncle, à leur père.
Jean-Louis Francisque n’a pas manqué de remercier les partenaires qui ont accompagné la commune financièrement pour concrétiser ce projet dont le coût est estimé à 253 000 euros.
Ce projet est soutenu par l'État à hauteur de 128 000 euros, 80 000 euros par le Département et 45 000 euros par la commune de Trois-Rivières.
Un devoir de mémoire
Pour le président du conseil départemental, Guy Losbar, notre passé ne doit pas être oublié. Il nous permet de mieux vivre au présent et de mieux appréhender notre avenir. Cela passe par un devoir de mémoire que la collectivité encourage.
Dès lors que le projet nous a été présenté, c’est sans hésitation que nous avons donné notre accord. C’est une très bonne chose que nous puissions mettre en place ce mémorial pour les dissidents. Il était très important que les Guadeloupéens puissent avoir ce lieu de mémoire. Ce sont des hommes et des femmes qui, au péril de leur vie, ont fait acte de courage et de détermination pour défendre des valeurs et si aujourd’hui nous sommes libres, nous le leur devons en partie. Notre passé explique d’une certaine manière notre présent et nous permettra d’être plus forts pour l’avenir.
Un pan de l’histoire
L’État s'est tout naturellement associé à ce projet, comme l’explique Maurice Tubul, secrétaire général de la préfecture de Guadeloupe et sous-préfet de l'arrondissement de Basse-Terre.
C’est un pan de l’histoire qui rappelle qu’un certain nombre de jeunes Martiniquais et Guadeloupéens sont partis, au péril de leur vie, pour gagner la Dominique et Sainte-Lucie afin de rejoindre les forces françaises libres à l’appel du général de Gaulle, pour dire non au fascisme, non au gouvernement de Vichy et résister ainsi de manière concrète dans cette défense mémorable de la patrie.
Jacques Boulon, ancien militaire à la retraite, était présent lors de la pose de la première pierre du monument en mémoire des dissidents. Il a précisé que les associations patriotiques et les militaires retraités et anciens combattants de la zone de Basse-Terre/Trois-Rivières sont à l’initiative du projet.
Nous l’avons écrit, nous l’avons présenté à la mairie. Le maire, Jean-Louis Francisque a eu un réflexe immédiat. Il a convoqué son conseil municipal, il a délibéré favorablement. Il a pris le relais, la mairie de Trois-Rivières est maître d’ouvrage. C’est elle qui a la main.
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