Polémique autour du monokini à Sainte-Anne
Le monokini est interdit sur la plage du bourg de Ste Anne. Cette interdiction fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux suite à la diffusion de la photo d’un panneau à l’entrée de la plage du bourg de Ste Anne. Sur la plage, les avis sont tranchés. Le maire de la commune s’est exprimé ce mercredi matin sur RCI.
Impossible de rater le panneau rouge brillant placé depuis peu à l’entrée de la plage du bourg de Sainte-Anne, sur lequel est inscrit : « interdiction aux chiens non tenus en laisse. Interdiction au nudisme et monokini selon arrêté municipal ». Un panneau neuf pour un arrêté municipal vieux de plus d’un an. Et une interdiction gentiment rappelée aux baigneurs, ou plutôt aux baigneuses selon un policier municipal qui vient justement de la plage : « dans un premier temps on fait des rappels à la loi. Dans la mesure où c’est une plage familiale on suggère une certaine tenue. Il ne faut pas que les gens soient dénudés ou aient les seins l’air.» Le policier précise que cette interdiction s’adresse uniquement « aux femmes" parce que « lorsqu’ils ont dit monokini c’est pour les femmes pas pour les hommes. »
Et sur la plage, les avis sur la question sont assez tranchés, le plus souvent contre cette interdiction, évoquant « une entrave à la liberté des femmes » , une « inégalité », ou « un tabou » .
« Encore une fois c’est rendre quelque chose qui vient de la femme tabou », dit une baigneuse, alors qu’une autre évoque l’allaitement et le fait que « automatiquement dès petit il y a la poitrine, ce n’est pas dérangeant , c'est rendre sexuel quelque chose qui ne l'est pas forcément».
« Si les hommes peuvent se mettre torse nu pourquoi pas les femmes ? », se demande une autre, dénonçant une « inégalité » et une « injustice ».
«Ca me choque parce que je trouve que c’est une entrave à la liberté des femmes, on fait ce qu’on veut de notre corps. Je ne le fais pas [NDLR : le monokini] mais si un jour je veux le faire, je fais ce que je veux, c’est mon corps. Les hommes ils sont bien sans haut, mais ils ont des tétons aussi .»
« C’est un peu idiot, maintenant on ne voit que ça, c’est pas choquant, » estime une autre femme.
« Pour ma mère ce serait difficile de voir mon père admirer des filles sans le haut mais moi ça ne me dérangerait pas. C’est une partie du corps comme une autre, comme moi j'ai des jambes, comme tout le monde », souligne un adolescent de 13 ans, à la plage avec sa maman.
« C’est étrange de trouver ces informations sur un seul et même panneau », remarque une passante, qui refuse cependant de prendre position, car elle ne réside pas à Sainte-Anne : je pense que c’est aux habitants de la commune de réagir si ça ne leur convient pas sans tomber dans un débat féministe.»
Une dame âgée se prononce, elle, en faveur de l’interdiction : « la façon que les gens se mettent maintenant sur la plage ce n’est pas bien, ils se mettent presque toutes nues, on peut se mettre un maillot mais pas un monokini, sans soutien. C’est l’hygiène, c’est la propreté. »
De son côté, un homme agite un string en dentelle bleue au bout de son doigt : « et ça est-ce que c’est interdit ? Je l’ai trouvé sur la plage ». Il s’interroge : « mais je croyais qu’on avait des seins nous aussi ? Et demain si un type met un haut de maillot de bain parce qu’il est avec son petit copain, par exemple, il va y avoir une nouvelle pancarte qui dira "c’est interdit aux hommes de mettre un haut de maillot de bain ? " ».
Tout dépend si cette tenue est considérée comme "indécente". Car après consultation de l’arrêté municipal au poste de police, surprise : il n’est jamais question d’une interdiction du monokini. Ce qui est interdit, est-il écrit, c’est de « circuler dans une tenue contraire à la décence, sur les plages, dans l’eau, et dans les espaces ouverts au public »
Qu’est ce donc qu’une tenue contraire à la décence ? Pourquoi cibler les seins nus ? Si, pour le reportage la municipalité n’a pas donné suite à nos sollicitations, le maire de Sainte-Anne, Christian Baptiste, s’est finalement exprimé en direct dans le journal de 7 heures, mercredi matin, affirmant notamment que « ce n’est pas véritablement une atteinte à la liberté des femmes, affirmant que « la liberté des uns commence là où s’arrête la liberté des autres».
Selon le maire, « se promener en monokini, ça heurte », affirmant qu’il a eu « plusieurs appels de parents avec enfants qui étaient choqués ». Selon Christian Baptiste, « ce n’est pas du sexisme. Je pense que lorsque les choses se font de façon discrète c’est encore mieux ».
Le maire de Sainte-Anne, Christian Baptiste, a réagi sur RCI dans le journal de 7 heures présenté par Cédric Centime :
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