Les industriels au régime sec après la loi sucre

Par 26/05/2016 - 21:01 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:21

Avant, pour expliquer que nos sodas, yaourts et autres étaient plus sucrés que dans l'Hexagone certains industriels mettaient en avant le goût prononcé des Guadeloupéens, des Ultramarins pour le sucre. Mais, depuis l'apparition de la loi sucre comment réagissent-ils ? Rencontrés récemment, d'autres disent respectés au gramme près la législation en la matière.

    Les industriels au régime sec après la loi sucre
Les habitudes alimentaires des Guadeloupéens ne devraient pas tarder à changer. Après trois ans, la loi encadrant les produits sucrés dispose désormais de son décret.

C'est Victorin Lurel, ancien ministre des Outremers, député et ex-président du conseil régional de la Guadeloupe qui est à l'origine de ce texte. A l'apparition de l'arrêté dans le Journal Officiel, il s'est d'ailleurs réjoui de la nouvelle dans un communiqué :

"Une nouvelle étape en matière de santé vient d'être franchie".

Ce texte a pour but de faire cesser la commercialisation des yaourts ou des sodas beaucoup plus sucrés chez nous que dans l'Hexagone. En mars 2013, alors que la proposition de loi de Victorin Lurel est débattue, Libération.fr publie un article soulignant l'énorme écart en sucre selon que l'on achète son produit à Pointe-à-Pitre ou à Paris.

De ce fait, un soda orange d'une grande marque distribuée aux Antilles contenait alors 42 % de sucre de plus que le même soda dans l'Hexagone.

Devant l'arrivée de la loi sucre, dans notre département certaines marques semblent rester sereines. Elles disent suivre la législation à la lettre.

Ce mercredi 25 mai 2016, dans une usine de boissons gazéifiées du département, un technicien explique le dosage de la quantité de sucre et des arômes utilisés dans son produit.

"Nous avons des process de fabrication avec des formules qui nous sont fournies ou établies et corrigées par nos soins. On suit les poids, les mesures qui sont donnés (...) On reste dans ce qui est permis dans législation".

Alors comment expliquer de telles différences entre la Guadeloupe et l'Hexagone ? En 2013, la député Hélène Vainqueur-Christophe assurait dans l'exposé des motifs de sa proposition de loi sur le sucre qu' "aucune justification objective n'est donnée par les industriels".

Visiblement, une idée persiste dans l'inconscient collectif. Cet argument serait aussi avancé par les professionnels du secteur : les Guadeloupéens, plus largement les Ultramarins, apprécient particulièrement le goût sucré.

Dès le plus jeune âge, avons-nous été conditionnés à aimer le sucre ? Avons-nous véritablement toujours consommer très sucré en Guadeloupe ?

Pour le docteur Henri Joseph, il s'agit d'une idée préconçue. Par le passé, on consommait beaucoup moins de sucre. Depuis les années sont passées par là et nos habitudes alimentaires ont bien changé.

"Au lieu de choisir des aliments de chez nous qui sont mieux pour gérer notre besoin énergétique en sucre. On a choisi des aliments venant de l'extérieur et qui nous font du mal", assure-t-il.

Au-delà de la législation, c'est donc aux Guadeloupéens de faire le choix de consommer des produits sains et locaux, de préférence.

Anaëlle Edom avec Laura Latchan
@anaellee_rci


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