Les Assises du travail s’intéressent à l’égalité professionnelle hommes femmes en Guadeloupe
La DEETS de la Guadeloupe organisait ce mercredi 15 novembre les Assises du travail consacrées à l’égalité professionnelle femmes hommes. Divers acteurs étaient invités à échanger sur cette thématique dans un hôtel du Gosier.
Les entreprises, les salariés, tous les acteurs économiques, les partenaires sociaux, les experts, les juristes comme le citoyen lambda étaient invités à échanger dans le cadre de deux ateliers sur l’égalité professionnelle ce mercredi. L’occasion de dresser un état des lieux des égalités salariales entre les hommes et les femmes dans le monde du travail en Guadeloupe.
Il en ressort que les écarts de salaires entre les hommes et les femmes persistent malgré une évolution ces dernières années dans les entreprises de plus de 50 salariés. C’est le constat dressé ce matin par le DEETS, la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités. Les inégalités salariales entre les hommes et les femmes ont été décrétées cette année comme cause nationale.
Agnès Lautone, directrice adjointe du travail à la DEETS explique en quoi les femmes restent encore lésées.
À un travail égal, à valeur égale, les femmes touchent 15 % de moins que les hommes. En ce qui concerne l'aspect santé, la sécurité, notamment l'exposition aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, si les hommes sont majoritaires sur les accidents du travail, en matière de maladies professionnelles, les femmes sont beaucoup plus nombreuses, elles sont entre 60 ou 70 % des victimes de maladies professionnelles exposées aux maladies professionnelles.
Un phénomène plus marqué dans le public et les grandes entreprises
Depuis le 1ᵉʳ mars 2020, toutes les entreprises de plus de 50 salariés sont obligées de déclarer leur index de l’égalité professionnelle. « En Guadeloupe, il y a 144 entreprises qui sont assujetties à cette obligation et nous sommes à 116 entreprises qui déclarent. Il faut dire que nous revenons de loin puisque l'année dernière, nous n’étions qu'à 56 %. Là, on est à 80 % des entreprises qui déclarent », indique Agnès Lautone. Une progression certes, cependant les très petites entreprises ne sont pas soumises à cette obligation. Elles représentent pourtant la majeure partie du tissu économique local, soit 93%.
Mais selon Alain Nagam, président de la fédération des très petites entreprises, c’est un moindre problème. Il décrit ce tissu économique comme étant caractérisé par une forte présence des femmes à la tête de leur structure et davantage à une paupérisation qui touche autant les femmes que les hommes.
Dans les petites entreprises, la plupart du temps, les femmes sont chefs d'entreprise. Elles ont leurs boutiques, elles ont leurs magasins, elles sont coiffeuses, elles sont fleuristes, elles sont. Ça se pose beaucoup plus dans la fonction publique et dans les grandes entreprises. Mais dans la petite entreprise, les femmes sont plutôt chefs d'entreprise. Chez nous, le salaire est égal pour l'homme ou la femme chez les petites entreprises. Si c'est un SMIC, c'est un SMIC pour l'homme, c'est un SMIC pour la femme.
Ainsi, les bas salaires sont un des facteurs expliquant le faible écart de revenu entre hommes et femmes en Guadeloupe.
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