La pauvreté, toujours plus visible dans nos rues

Par 18/07/2022 - 12:31 • Mis à jour le 18/07/2022 - 13:20

SOS Sans-Abris 971, créée il y a plus d'un an, organise une fois par mois des maraudes à Pointe-à-Pitre. 

    La pauvreté, toujours plus visible dans nos rues
©Lynda Cayarcy / L'association SOS Sans-Abris 971 se prépare pour sa maraude

Nous vous en avions parlé la semaine dernière, selon une étude de l'INSEE, en Guadeloupe, 12 % de la population étaient en situation de très grande pauvreté en 2018. Cela représente 45 700 personnes, concernées par une indigence monétaire ou en condition de vie.

La maraude de SOS sans-abris 971

Il y a ceux que l’on voit parce qu’ils dorment sur les bancs publics ou à même le sol, recroquevillés sur quelques cartons. 

Sur le bas-côté de la route de Bas du Fort, au Gosier, des petites mains s'activent. Des bénévoles et Antonio Bahout, Président de l'association SOS Sans-abris 971, se préparent pour leur maraude.

Il y a un peu de tout, des conserves, des kits d'hygiène, des vêtements, des tentes, des chaussures, des sacs de couchage ...

Mais aussi 150 plats chauds sortis tout droit des cuisines de Christine Artis, restauratrice.

C'est la contribution que j'ai décidé d'apporter. Ça se passe très bien, je suis très contente de faire partie de cette association et de donner un peu de moi.

Les membres de l'association SOS ans-Abris 971 avant leur maraude
©Lynda Cayarcy / les bénévoles de l'association SOS Sans-Abris 971

La nuit commence à tomber et il est déjà temps de charger deux fourgons : un pour les sans-abris, l'autre pour des familles en situation de précarité. Puis, direction l'agglomération pointoise. Mais au premier arrêt, un sans-abri s'enfuit à la vue des maraudeurs. Antonio Bahout ne s'en étonne pas.

Ils n'aiment pas trop être assistés. Mais même s'il n'est pas très réceptif, on lui laisse quand même un plat et une bouteille d'eau. Et on continue !

C'est à pied que se poursuit la distribution. Constance prend sa mission nocturne très à cœur. C'est sa première maraude. 

Il n'y a pas si longtemps, je passais pas mal de temps à Pointe-à-Pitre où on vit autour de cette misère qui est juste normalisée. Or, ça ne devrait pas l'être.

Il est maintenant plus de 19 heures : mission accomplie pour les maraudeurs qui, une fois de plus, ont réussi en très peu de temps à améliorer le confort nocturne des sans-abris.

De plus en plus de personnes en souffrance

    Suleiman Taoum, Fondateur de l'association SOS Sans-Abris 971, évoque les différentes natures de leurs interventions :

    On vient en aide aux familles, aux sans-abris, et très prochainement aux étudiants. L'objectif de l'association est de venir en aide à toute forme de précarité. On est très souvent confronté à des sans-abris d'un certain âge qui se retrouvent démunis, sans moyens. On en a toujours eu, mais avant elles étaient domiciliées et avaient un certain nombre de liens. Alors on essaie d'y faire face du mieux possible, en leur amenant de l'eau potable, des repas chauds, locaux quand c'est possible, on s'organise avec des agriculteurs. Et quand leur état de santé est préoccupant, on appelle les services de secours.

    Nous avons rencontré un jeune en situation de précarité. Il a bien voulu témoigner à notre micro lors de la maraude de l’association SOS Sans-Abris 971, qui, ce soir-là, lui a offert une prestation coiffure et de quoi manger. 

    C'est quelque chose de bénéfique pour tout le monde et surtout pour les gens en difficulté. C'est très bien qu'il y ait des gens comme ça, j'espère que ça va continuer. Au niveau de la coupe de cheveux, je l'aurais faite de toute façon, mais là, c'est beaucoup mieux.

    Le jeune homme était aussi ému de se voir apporter un repas. Concernant ce qui l'a amené dans la rue en revanche, il nous en dévoile peu, pudeur oblige.

    Bof, c'est pas que je me suis retrouvé à la rue, mais bon, pour différentes circonstances, je suis parti de chez moi, donc maintenant, je suis là. 

    Sans doute blasé, il reste prudent quant à ses chances de s'en sortir mais espère néanmoins de meilleurs lendemains.

    M'en sortir, peut-être mieux, oui, un jour. Disons que je ne suis pas plus mal qu'un autre ... Mais j'espère être mieux un jour. Oui.


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