La maison des personnes handicapées est-elle faite pour les personnes handicapées ?
La grogne de 16 associations de personnes handicapées mercredi matin à la MDPH révèle le mal être de nombre de personnes handicapées face à une Maison Départementale pas adaptée à leur accueil.
Il suffit d'écouter l'ambiance qui régnait mercredi matin à Périnet au Gosier pour comprendre le ras-le-bol de ces personnes à bout.
Il y a plus de 50 000 personnes handicapées en Guadeloupe et dans les bureaux de la Maison Départementale des Personnes handicapées, une seule personne affectée à une ligne téléphonique. Même pas d'ordinateur qui pourrait permettre un traitement rapide des casdans ce bureau confiné. L'agent au standard doit aller chercher chaque renseignement dans les autres bureaux. Ce qui ralentit le traitement des dossiers. Selon le Conseil Départemental, une évolution de la prise en compte des appels téléphoniques serait à l'étude. Mais encore pire, c'est carrément la construction même du bâtiment qui est en cause alors qu'il date de 2015. Et ça commence dès le parking destiné aux visiteurs qui n'est pas accessible. En pente, difficile d'en sortir quand on est … en situation de handicap.
Sur tous ces dysfonctionnements, écoutez le témoignage d'Eliane Jean-Paul, maman du petit Mathias, un garçon polyhandicapé
Les délais de traitement qui avoisinent, selon les associations, 4 mois ailleurs sont en Guadeloupe anormalement longs et seraient plus proches de 8 voire d'un an et demi selon les témoignages. Des situations qui plongent certains dans la précarité. Sur ce point, Eliane Jean-Paul apporte quelques précisions sur les droits des personnes handicapées notamment par rapport au rôle de la CAF
Des moyens insuffisants?
Le budget de la MDPH avoisine les 2,4 millions d'euros. Deux assistantes sociales y travaillent: une à Bisdary et l'autre au Gosier. Il y a en tout sur les deux sites six médecins et deux psychologues. Il n'y a pas de traduction en langue des signes pour les sourds et muets ni aucune prise en charge des personnes non-voyantes. Le conseil départemental a indiqué toutefois qu'un traducteur en langue des signes doit être recruté mais pour les personnes non -voyantes, rien ne serait à l'étude pour le moment. Or, Elarique Silebert, non-voyant, explique qu'il doit se faire accompagner à la Maison départementale par une personne rémunérée afin de prendre connaissance des documents qui ont trait à sa situation administrative. Des surcoûts liés à la situation locale qui ne sont pas pris en compte dans le calcul de l'AAH (Allocation Adulte handicapé) certes revalorisée de 40 euros au 1er novembre dernier. A noter que le budget du Conseil Départemental alloué aux personnes handicapées (n'incluant pas le budget de la MDPH) atteint les 40 millions d'euros. Il s'agit principalement de l'accompagnement à domicile au travers de la prestation de la compensation du handicap (PCH) et allocation compensatrice tierce personne ( ACTP). Une nouvelle directrice a été récemment nommée, Caroline Tarer, venant tout droit du Conseil Départemental. La directrice doit recevoir ce vendredi matin les représentants des associations de personnes handicapées au pôle administratif de Périnet.
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