Il y a 30 ans, le cyclone Hugo ravageait la Guadeloupe
Les images de cette nuit d’horreur et du lever du jour qui a suivi, hantent encore certains. Cette journée du 16 septembre 1989 avait été très chaude et très ensoleillée. Un calme trompeur avant que le cauchemar ne s’abatte sur la Guadeloupe quelques heures plus tard.
Tous les guadeloupéens qui ont vécu Hugo se rappellent encore de cette nuit passée à subir des vents dont les rafales atteignaient les 300km/h.
Au petit matin, ce jour-là, ce sont des images de chaos qui peuplent le réveil de la population ce 17 septembre 1989.
Hugo, le plus important cyclone qui ait jamais touché l’archipel, a défiguré le papillon.Un ouragan meurtrier, de catégorie 4 sur l'échelle de Saffir-Simpson, qui a marqué ceux qui l’ont vécu.
Des dizaines de morts et plus d'une centaine de blessés
Hugo a fait une dizaine de morts et on dénombre 107 personnes blessées en Guadeloupe.
Deux jours après le passage du cyclone, neuf autres personnes ont perdu la vie dans le crash d’un hélicoptère qui évacuait des blessés de la Désirade. L’ouragan a laissé plus de 35 000 sinistrés. Plus de 25 000 personnes se sont retrouvées sans abris suite au passage du cyclone.
Hugo le Terrible
Selon Météo France, la pluviométrie pour la journée du 17 septembre 1989 s’échelonne entre 150 et 300 mm en Grande-Terre. En Basse-Terre, on enregistre un peu moins de 100 mm sur l’étroite bande littorale au sud, jusqu’à plus de 300 mm sur le relief. Mais le phénomène provoque également des intensités exceptionnelles : en une heure on mesure 93 mm à Gardel Retenue et 66 mm à Campêche.
Les vents d’une puissance inouïe marquent eux aussi les annales de Météo France. Une rafale de 188 km/h est enregistrée au Raizet, le 17 septembre 1989, avant que le capteur ne casse sous la force du vent alors même que l’œil du cyclone n’est pas encore passé.
Il est donc probable selon les spécialistes que les très fortes rafales, généralement observées à proximité du centre de l’ouragan, aient pu atteindre 325 km/h au passage de l’œil.
La Reconstruction
Le cyclone Hugo a laissé un paysage complètement défiguré dans son sillage. L'archipel est alors jonché de maisons détruites, d'amas de tôles et de bois et de carcasses de voitures, d'avions et de bateaux.
Avec le concours du gouvernement, les pouvoirs publics et les sociétés HLM mettent en place une procédure de crise. Les sans abri sont accueillis dans les écoles et sous les tentes. Les autorités doivent réparer au plus vite les constructions endommagées et construire en urgence de logements. Un formidable élan de solidarité s’organise en Guadeloupe, entre voisins, entre communes.
L’aide vient aussi de l’hexagone mais également de l’île sœur, la Martinique.
Le cyclone Hugo a profondément changé l’habitat local. Il a permis de repenser le bâti, d’adapter les constructions au contexte cyclonique et sismique antillais.
Les guadeloupéens, eux, ont appris à vivre avec la menace et à ne pas sous-estimer le risque et la force des éléments.
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