[Eau secours] Les coupures d’eau frappent de plein fouet les restaurateurs

L’eau peut cesser de couler pendant un jour, parfois deux, sur certains secteurs de Guadeloupe. 

Une situation devenue quotidienne pour les habitants. Mais ces coupures d’eau sont catastrophiques pour tout le monde, comme les restaurateurs qui ont besoin d’eau en permanence pour travailler.

Des coupures qui durent parfois 24 à 48 heures

À la marina de Pointe-à-Pitre, Mirella Somonin, gérante du restaurant La Frégate, a raconté ses difficultés:

Pour moi, la situation s'est aggravée. La marina, quand ils coupent, c'est au moins 24 heures et des fois, ça peut être 48 heures. Vous imaginez bien que pour la restauration, ça pose un gros problème parce qu'on a besoin d'eau pour travailler.

Pour continuer à ouvrir, la restauratrice a dû investir dans du matériel supplémentaire, notamment une citerne, afin de stocker l’eau quand elle est disponible.

Je me suis fait installer une citerne et ce qu'on fait quand ils ne renvoient pas l'eau, on remplit la citerne nous-mêmes. On a dû faire des dépenses supplémentaires parce qu'on n'avait pas le choix. On a été obligés de prendre une société pour le nettoyage du restaurant. Ça, c'est des charges en plus.

Mais même avec une citerne, tout n’est pas résolu. Pour l’hygiène et la préparation alimentaire, l’eau stockée ne suffit pas.

On n'a jamais bu l'eau du robinet. Mais on en a besoin pour nettoyer les légumes, pour la restauration, pour le travail, le nettoyage. Parce que vous allez pas nettoyer les légumes avec l'eau de la citerne. Je pense que vous comprenez ça. Ça cause des problèmes après pour la santé et tout. Donc, c'est des frais supplémentaires.

Certains restaurateurs ne peuvent même pas installer de citerne

Faute d’espace, tous les professionnels ne peuvent pas mettre en place un système de stockage comme elle.

Et puis, être sans eau à la marina, c'est pas possible. J'ai des restaurateurs, des voisins qui peuvent même pas mettre de citerne parce qu'ils n'ont pas d'emplacement. Moi, vous voyez, je suis sur le domaine public, je suis sur l'emplacement de la mairie parce que je n'ai pas le choix. J'ai besoin d'une citerne pour travailler, je ne peux pas fermer mon restaurant. Il y a des gens qui travaillent en famille, donc ils n'ont pas de salariés, c'est eux qui travaillent. Ils peuvent se permettre de fermer, moi, je ne peux pas parce que j'ai des salariés.

Face à des coupures régulières, la restauration guadeloupéenne tente de s’adapter en urgence.