[Eau secours] Le CIPPA relance le débat sur la création d’usines de dessalement

Pour le comité d’initiative pour un projet de politique alternative (CIPPA), la future politique de gestion de l’eau doit intégrer la géographie du territoire.

Alain Plaisir, président du CIPPA, évoque la possibilité d’implanter plusieurs unités de dessalement dans les îles de l'archipel.

La solution pour nous, c'est de dire que la Guadeloupe, c'est un archipel et pratiquement tous les habitants habitent à moins de 20 kilomètres de la côte. Si on fait des usines de dessalement comme on en fait de plus en plus dans le monde, ça permettrait à la fois d'avoir de l'eau de qualité, faire des canalisations neuves, un investissement avec les usines de dessalement parce que nous, on propose plusieurs dans les îles : les Saintes, Désirades, Marie-Galante et en Grande Terre aussi. Il faut qu'on fasse comme dans beaucoup de pays, comme en Espagne, on associe le traditionnel, c'est-à-dire l'eau des rivières, l'eau des fleuves et en même temps, les usines de dessalement.

Pollution des rivières

Le comité rappelle que l’eau brute prélevée dans les rivières nécessite aujourd’hui un traitement renforcé en raison de la pollution aux pesticides. Pour Alain Plaisir, l’eau issue du dessalement serait moins exposée à ces contaminations, même si cette technologie implique des dépenses importantes, notamment en énergie.

On est resté dans le système un peu archaïque. On pense qu'il n'y a pas d'autre solution que récupérer de l'eau des rivières. Cette eau des rivières, ici, est polluée au chlordécone. Il faut traiter au charbon actif. Souvent, on nous dit que l'eau n'est pas potable. On dit que l'eau de dessalement est beaucoup plus potable, de meilleure qualité que l'eau qu'on a actuellement, parce qu'il n'y a pas de pesticides dans l'eau de la mer. Nous sommes accrochés à nos vieilles traditions alors que la population souffre. Nous, on veut que la région, d'ailleurs, c'était le programme du CIPPA, nous, on a dit qu'on allait investir dans des usines de dessalement. Je pense que plus que jamais, c'est de l'actualité. On voit bien tous les jours, vous le dites sous vos ondes, de plus en plus de gens n'ont pas d'eau.