Paralysée par les blocages, l'usine de Gardel place ses salariés en chômage partiel
L'usine de Gardel survivra-t-elle à la crise en cours ? Les blocages du collectif de planteurs mettent à mal la situation financière de la sucrerie selon ses dirigeants. Ils ont décidé de placer la quasi totalité des salariés en chômage partiel.
Le fonctionnement de l'usine de Gardel n'est pas possible en l'état de la situation. Les livraisons de cannes sont perturbées ou interrompues depuis plusieurs jours. Des blocages routiers organisés par des planteurs opposés aux conditions financières de la campagne actuelle empêchent les transporteurs d'acheminer la matière première.
Le site industriel ne peut donc pas produire de sucre.
Dans une note interne, la direction de l'usine informe les salariés de sa décision de les placer en chômage partiel
Face à cette situation et compte tenu du contexte financier extrêmement préoccupant pour GARDEL SA, nous avons soumis au Comité Social et Economique (CSE) de l'entreprise une demande de mise en activité partielle. Cette proposition a été approuvée à la majorité des votants
Les dirigeants insistent sur la la nécessité de limiter les dépenses durant cette période. 80% des salariés sont d'ores et déjà concernés par la mesure et ils seront 90% à partir de lundi. Toujours dans cette note interne, la direction apporte d'autres précisions aux salariés.
Pendant cette période de chômage, et jusqu'au 17 mai 2024, date de la prochaine réunion CSE, votre salaire vous sera versé à 100%. Dès ce soir, nous allons également entreprendre une liquidation partielle du site, ne sachant pas combien de temps la situation pourrait durer
Pour rappel depuis plusieurs semaines un collectif de planteurs réclament la revalorisation du prix de la tonne de canne sans condition de richesse.
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Ce vendredi soir, à 18h, en direct sur RCI, Nicolas Philippot, le directeur de Gardel, a apporté quelques précisions. Selon lui, le chômage partiel va concerner entre 80 et 90% du personnel technique, le personnel administratif devrait, lui, continuer à travailler.
Il évoque une mise en sécurité de l'entreprise avec une baisse du chiffre d'affaires de 30%. Quant aux négociations, s'il indique que les contacts restent « cordiaux » avec les planteurs, il juge leur position « incompréhensible ».
La saison est gâchée puisqu'on ne pourra pas couper totalement la canne, on s'enfonce dangereusement vers la période des pluies
Du côté des planteurs, Willem Monrose, un des porte-paroles du collectif des planteurs joint également en direct, n'en démord pas :
M. Philippot ne veut pas négocier. Il n'a pas donné suite à nos dernières propositions. Mais on ne pourra pas accepter de vendre la canne à perte
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