Bronca des agents de cardiologie après la mise à l’écart du Professeur Larifla

Dans un courrier adressé à la direction, les personnels médicaux, paramédicaux et administratifs dénoncent une « désorganisation majeure » consécutive à cette mise à l’écart. Ils s’inquiètent de la nomination d’un chef de service extérieur à la discipline, sans compétence en cardiologie, et alertent sur la dégradation des conditions de travail et de la qualité des soins.

Parmi leurs points d'alerte, le risque de perte d’agrément de l’ARS, qui empêcherait l’accueil d’internes en cardiologie et fragiliserait la formation des futurs médecins. Mais aussi l’impossibilité d’utiliser la deuxième salle de bloc interventionnel faute de personnels paramédicaux et le blocage de l’ouverture d’une filière de rythmologie, pourtant attendue pour diversifier et renforcer l’offre de soins.

Les revendications des agents

Les grévistes réclament la réintégration immédiate du professeur Larifla comme chef de service, la mise en œuvre complète du projet médical élaboré par l’équipe, le recrutement de renforts paramédicaux et l’ouverture de la filière rythmologie. Il estiment que mettre à l'écart celui qu'ils considèrent comme une éminence de son domaine est de nature à affaiblir tout le service. 

Mettre à l’écart le cardiologue le plus expérimenté du territoire, c’est affaiblir l’hôpital et exposer les patients à un risque vital, dénoncent les personnels.

Le sénateur de Guadeloupe Dominique Théophile a lui aussi vivement réagi. Dans un communiqué, il parle d’une « faute grave contre la santé publique » et interpelle le préfet pour obtenir la réintégration immédiate du Pr Larifla. « La santé des Guadeloupéens ne saurait souffrir de décisions opaques et injustifiées ».

La direction du CHU n’a pas encore communiqué sur ce conflit. Mais la mobilisation, qui concerne l’ensemble du service de cardiologie conventionnelle, de l’USIC et du plateau technique, s’annonce déterminée. La grève illimitée pourrait rapidement perturber l’organisation des soins et rallonger les délais pour les patients déjà confrontés à un accès difficile à la spécialité. Une pétition a été lancée pour demander la réintégration du Professeur Larifla.