Virus West Nile en Guadeloupe, les précisions de l’Agence régionale de santé

Par 09/08/2024 - 15:36 • Mis à jour le 10/08/2024 - 08:35

Mode de transmission, vecteur, symptômes… L’Agence Régionale de Santé (ARS) a fait le point, ce vendredi (9 août), sur le virus West Nile après l'annonce du premier cas de contamination en Guadeloupe.

    Virus West Nile en Guadeloupe, les précisions de l’Agence régionale de santé
Patrick Saint-Martin, directeur de la sécurité sanitaire à l’ARS Guadeloupe. (@Alexandre Giraud)

Une conférence de presse était organisée, ce vendredi (9 août), au siège de l’Agence régionale de santé (ARS), à Dothémare, aux Abymes, pour faire le point sur le premier cas de contamination au virus du Nil Occidental (West Nile) en Guadeloupe.

Il a, notamment, été question du mode de contamination. Contrairement à la dengue, la fièvre du Nil occidental est transmise par le moustique Culex que l’on retrouve généralement en extérieur et particulièrement dans les zones de mangrove.

Des formes graves dans 1 % des cas

En grande majorité, les patients contaminés sont asymptomatiques, mais le virus West Nile peut provoquer des formes graves dans 1 % des cas, surtout chez les personnes fragiles présentant des comorbidités.

Patrick Saint-Martin, directeur de la sécurité sanitaire à l’ARS Guadeloupe, nous en a dit plus sur cette maladie.

Elle est suivie dans le monde depuis plusieurs années. C'est la deuxième arbovirose après la dengue dans le monde. Nous, ici, on n'avait pas encore eu de cas. C'est une maladie aussi qui peut toucher les animaux. Le premier cas animal a été détecté en Guadeloupe, comme c'est dit dans le communiqué, il y a un peu plus de 20 ans maintenant, en 2002, sur des chevaux et des oiseaux sauvages qui migrent. Ils sont le réservoir principal du virus.

Patrick Saint-Martin rappelle que l’ARS a été informée il y a deux jours maintenant d'une personne présentant les signes de cette maladie.

C'est quelqu'un qui a séjourné en Guadeloupe fin juillet pour des vacances et qui a rejoint sa région d'origine en métropole.

Patrick Saint-Martin souligne que la majorité des personnes font une forme asymptomatique de la maladie lorsqu'elles sont contaminées, c'est-à-dire avec très peu, voire pas de symptômes du tout. Mais il y a toujours un risque de développer une forme grave.

Une forme grave, c'est une forme neurologique qui nécessite une prise en charge hospitalière. Heureusement, celles arrivent dans moins de 1 % des cas. Mais ce 1 %, du coup, nous préoccupe puisqu'il faut que ces personnes aient les bonnes informations et la bonne réactivité surtout. Si vous savez que vous avez des comorbidités, une fragilité, que vous avez des symptômes, n'hésitez pas à consulter votre médecin traitant.

Parmi les personnes avec comorbidité susceptibles de faire une forme symptomatique, les hypertendus, les diabétiques et les immunodéprimés… 

Quel mode de transmission ?

Le directeur de la sécurité sanitaire à l’ARS Guadeloupe, nous en a dit plus sur le mode de transmission de la maladie, qui est là aussi différent de celui de la dengue.

La différence avec la dengue, c'est que vous avez des chaînes de transmission humaines avec la dengue. On n'a pas ce genre de transmission avec West Nile. Il faut vraiment que ça soit un moustique qui a piqué un oiseau malade et qui pique un humain. Il faut que ça soit une chaîne directe et unique pour que l'homme soit malade. On parle d'impasse épidémiologique parce qu'en gros, il n'y a pas de chaîne de transmission d'homme à homme.

Le virus West Nile est transmis, la plupart du temps, par un moustique du genre Culex, assez différent de l’Aedes, vecteur de la dengue, comme l’explique Patrick Saint-Martin.

L’Aedes, c'est un moustique plutôt de l'intérieur des maisons. Le Culex, c'est plutôt un moustique de l'extérieur, des milieux sauvages, voire de la mangrove. C'est pour ça que dans notre communiqué, on a rappelé l'intérêt de protection si d'aventure des sorties en pleine nature sont prévues, dans la mangrove, notamment ou dans le cul-de-sac, qui sont des zones potentiellement infestées par le Culex. Contrairement à l’Aedes aegypti, qui est un moustique des eaux propres, lui, c'est plutôt un moustique des eaux sales. Donc, l'assainissement, tout ce qui est fosse septique mal protégé peut être un générateur de gîtes à Culex.


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS GUADELOUPE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

Tags