Témoignage en unité Covid : « la réalité je l’ai prise de plein fouet »

Par 22/10/2020 - 10:44 • Mis à jour le 22/10/2020 - 10:49

« Avant j’étais sceptique » mais « maintenant on ne prend plus aucun risque, aucun ! ». Rodolphe, 40 ans, témoigne alors que sa maman est hospitalisée dans l’une des unités Covid du CHU de Pointe-à-Pitre, placée sous coma artificiel. Ce guadeloupéen, qui a accepté de prendre la parole malgré sa souffrance, demande à ses compatriotes de « faire très très très attention ».

    Témoignage en unité Covid : « la réalité je l’ai prise de plein fouet »

Mercredi, au CHU de Pointe-à-Pitre, 20 patients étaient toujours hospitalisés en réanimation, atteints du coronavirus. Au-delà des chiffres, la souffrance. Celle, silencieuse, des malades, qui luttent contre la mort. Et celles des proches, qui, chaque jour, sont en attente de nouvelles. Rodolphe est l’un d’eux et accepte de prendre la parole.

« La réalité je l’ai prise de plein fouet », raconte ce fils unique de 40 ans, venu précipitamment depuis l’hexagone où il réside, pour rester au chevet de sa maman atteinte du coronavirus. Il attend, debout, l’air un peu perdu, devant la double porte de l’unité Covid dans laquelle sa maman est hospitalisée, placée en coma artificiel.

« Elle a 75 ans. Elle a toujours été en très bonne santé, c’est une combative, elle m’a élevé toute seule, c’est une bonne nature, mais ce virus a été plus fort qu’elle, » regrette Rodolphe, qui se dit aujourd’hui « pas bien du tout, stressé et angoissé » car sa maman « est sur le fil du rasoir ».

« Elle n’a pas de grosse pathologie, c’était vraiment un étonnement [...] c’était assez violent », explique-t-il. «

Il y a à peu près deux semaine, elle m’avait envoyé un texto pour me dire qu’elle ne se sentait pas bien, qu’elle avait un peu de mal à respirer, mais que ce n’était pas grave » et « en deux jours elle est passée du masque à oxygène, au coma artificiel pour pouvoir l’intuber et oxygéner ses poumons car ce n’était pas suffisant. »

"Faites très très très attention"

Depuis près de deux semaines, Rodolphe « prie » pour que sa mère se rétablisse. Le quadragénaire reconnaît avoir « pris conscience » de la dangerosité du coronavirus dans cette épreuve.

« Honnêtement j’étais un peu sceptique au départ. Je vis en métropole, on continuait à aller dans les bars, on ne mettait pas forcément les masques et la réalité m’a pris de plein fouet et j’ai pris conscience que ce n’était pas juste une grippe, que c’est vraiment très très grave !» « Maintenant on met le masque même à la maison »

« Faites très très très attention, pas seulement à vous mais à vos proches », lance Rodolphe pour sensibiliser à la maladie. Hébergé chez une tante, il « ne prend aucun risque » pour sa famille : « maintenant à la maison on porte tous des masques. J’ai vraiment pris conscience de la dangerosité de ce virus ».

Rodolphe témoigne :

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