À Saint-Martin, un chirurgien suspendu en raison de doutes sur ses diplômes

Par 27/10/2025 - 15:39 • Mis à jour le 03/11/2025 - 17:59

Un chirurgien orthopédiste de l’hôpital Louis-Constant Fleming de Saint-Martin a été suspendu après la découverte d’irrégularités concernant son diplôme. La sénatrice de Saint-Martin, Annick Petrus avait elle-même saisi le ministère de la Santé. Elle était l’invitée du journal de 13 heures ce lundi (27 octobre).

    À Saint-Martin, un chirurgien suspendu en raison de doutes sur ses diplômes
Photo d'illustration

Une affaire fait beaucoup de bruit dans les Îles du Nord.

Un chirurgien orthopédiste qui exerçait depuis des années au sein de l’hôpital Louis Constant Fleming de Saint-Martin vient d’être suspendu de ses fonctions à titre conservatoire après la découverte d’irrégularités concernant son diplôme de praticien.

L’annonce a été faite après des mois d’investigations menées par l’ordre des médecins et les autorités sanitaires.

« Déclaration publique »

La sénatrice de Saint-Martin, Annick Petrus, avait alerté le ministère de la Santé au mois de mars dernier. Elle était l’invitée de notre journal de 13 heures, ce lundi (27 octobre).

J'avais saisi le Conseil de l'Ordre des Médecins de la Guadeloupe sur ce sujet. Donc, j'ai attendu patiemment que ce Conseil me fasse un retour, ce qui fut fait vendredi dernier. Et donc, à ce moment-là, j'ai fait une déclaration publique aux habitants de Saint-Martin.

« Qui savait ? »

Annick Petrus explique avoir donné l’alerte, notamment au ministère de la Santé, mais elle précise qu’avant elle, déjà d’autres personnes l’avaient fait.

L’Agence régionale de santé a été sollicitée depuis l’époque de Mme Denux (NDLR l’ex-directrice de 2018 à 2022). J'ai alerté un peu partout. Je suis allée au ministère de la Santé. Mais avant moi, d'autres ont alerté. Donc aujourd'hui, il serait bien de savoir déjà qui savait - parce qu'apparemment les gens savaient -, qui aurait dû savoir, qui aurait dû contrôler, pourquoi les médecins qui ont porté plainte ont été dissuadés, intimidés, voire menacés ? Parce qu'il y a eu plaintes de médecins à ce sujet. Il va falloir aussi s'intéresser à certains aspects financiers dont aurait bénéficié cet individu. Donc, voilà, c'est autant de questions que je me pose, que la population de Saint-Martin est en droit de se poser et surtout les victimes, très nombreuses, de ce chirurgien qui aujourd'hui sont touchées dans leur chair.

« Un collectif de victimes »

Actuellement à Paris, la sénatrice de Saint-Martin indique qu’elle sera très bientôt de retour sur l'île de Saint-Martin où il s’agira d’identifier l’ensemble des victimes.

J’ai lancé un appel. Quelques patients sont identifiés. Sur un si petit territoire, nous autres élus on connaît les gens. Et d'ailleurs, je tiens à préciser qu’un membre de ma famille est parmi ces victimes. Je prendrai contact avec elles, je lancerai un appel pour qu'elles se manifestent et un collectif de victimes sera créé qui devra porter plainte au pénal parce qu'une telle affaire ne peut pas rester impunie. Ce n’est juste pas possible. Cela fait plus de dix ans. La suite, c'est l'Ordre des National Médecins qui l'envisagera, ainsi que le procureur de la République qui sera saisi.

A ECOUTER L'entretien complet avec Annick Petrus, sénatrice de Saint-Martin

D'après un courrier émanant de l'université Gamal-Abdel-Nasser de Conakry que nous avons pu consulter, au moins un des diplômes présentés par le praticien semble être un faux. 

A noter que depuis, l'Agence régional de santé a apporté des précisions sur cette affaire par voie de communiqué en date du 3 novembre. Lire ci-dessous.


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