Coronavirus : le directeur du CHU craint la "saturation"
La situation du CHU est préoccupante en pleine pandémie de Covid-19, et son directeur craint « la saturation ». Gérard Cotellon, le dit dans un courrier adressé mercredi au préfet, Alexandre Rochatte, et à la directrice générale de l’ARS, Valérie Denux.
Car ce courrier met en évidence l’explosion du nombre de cas : le 13 août il y avait 4 patients hospitalisés porteurs de la Covid, contre 50 mardi. On apprend aussi dans ce courrier qu’à la date du 7 septembre, 20 patients dits « Covid » étaient hospitalisés en réanimation, un chiffre qui ne cesse d’augmenter. On en dénombrait moins de 5 à la mi août et 11 en fin de semaine dernière.
Un service réanimation au nombre de lits restreint et qui n’accueille pas que des patients atteints du coronavirus : 19 autres s’y trouvaient encore mardi pour diverses pathologies, soit 39 personnes au total qui nécessitent des soins pour des défaillances vitales, alors que le service ne comporte habituellement que 22 lits consacrés à la réanimation, et 8 pour des soins continus. Depuis l’émergence du virus, différentes mesures ont été prises pour que le CHU puisse accueillir jusqu’à 40 patients en réanimation. D’ailleurs, le directeur du CHU explique dans ce courrier que face à cet afflux de patients, le service réanimation a été contraint de se dédoubler en 2 zones d’accueil « selon le schéma capacitaire validé le 13 août ». Il y a donc d’un côté les patients non Covid, et de l’autre, les patients Covid.
Le service d’accueil des urgences a lui aussi dû être dédoublé : les patients qui viennent pour des suspicions de Covid ne vont pas au même endroit que ceux qui viennent pour une autre urgence. Par ailleurs, pour « redéployer [...] des ressources anesthésiques », des opérations chirurgicales ont été déprogrammées, faisant « craindre aux chirurgiens une aggravation de l’état de leurs patients en attente », souligne Gérard Cotellon.
Le directeur du CHU évoque une possible « saturation » faute de ressources humaines suffisantes. Il explique que la prise en charge des patients « Covid » se fait désormais au détriment de celle des patients non Covid. Il souligne que « l’afflux de patients suspects ou confirmés ne cesse d’augmenter et aucun signe n’évoque ni un passage à un plateau, ni un pic atteint.»
Il en appelle donc à la solidarité des établissements partenaires, publics et privés, qui pourraient être davantage sollicités selon lui.
Que demande exactement Gérard Cotellon ?
Le directeur du CHU demande donc des renforts de la réserve sanitaire, l’activation immédiate de lits spécifiques dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux du territoire, la réactivation, au sein de l’ARS d’une cellule pour faciliter le transfert des patients du CHU, des lits de réanimation non Covid au CHBT, une réponse stratégique au niveau « ARS de zone » pour transférer rapidement certains patients vers d’autres territoires, comme la Martinique ou l’hexagone.
Le directeur du CHU demande aussi la continuité de mesures préventives en matière de sécurité routière et de consommation d’alcool pour « limiter le risque d’accidents et mécaniquement l’afflux de patients réanimatoires ». A cet effet, le préfet avait interdit la vente à emporter et la consommation d’alcool sur la voie publique de 21heures jusqu’à 6 heures. Un arrêté qui, en théorie, court pour l’instant jusqu’au 21 septembre.
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