« On ne peut pas tolérer de tels propos », dit Elie Domota

Par 22/04/2024 - 07:47

Les déclarations polémiques du maire de Pointe-à-Pitre continuent de faire réagir. Le LKP a également pris position et condamne avec la plus grande fermeté les propos d’Harry Durimel.

    « On ne peut pas tolérer de tels propos », dit Elie Domota

Lors d’une interview télévisée, Harry Durimel avait déclaré, « Pour aller à Fouillole, il faut traverser Saint-Domingue ». Des propos qui ont soulevé une vague d’indignation au sein de la communauté dominicaine de Guadeloupe. Ce à quoi s’ajoute la prise de position du LKP qui condamne les propos du maire Harry Durimel. Elie Domota, porte-parole du LKP :

Depuis quelques mois, nous voyons ici se développer des idées racistes et xénophobes et singulièrement portées par des partis d'extrême droite qui sont implantés ici et menés par des Guadeloupéens. Nous, LKP, nous luttons pour l'amitié et la solidarité entre les peuples. La Guadeloupe, c'est une île de la Caraïbe, qui a une histoire commune avec l'ensemble des îles de la Caraïbe, de par la colonisation, l'esclavage, les déportations, les épurations ethniques, tout ça, on ne peut pas tolérer de tels propos. Surtout, quand on s'attaque aux communautés les plus faibles sur le plan économique, parce que jamais ça ne viendrait à l'idée du maire d'attaquer des communautés qui sont solidement implantées et qui représentent un pouvoir économique et politique.

« Une dérive » des élus

Pour Elie Domota, il ne faut pas stigmatiser une communauté et leur attribuer les maux qui touchent notre territoire :

Nous appelons tout le monde à la raison et à l'amitié, à la solidarité entre les peuples. Il est hors de question de stigmatiser telle ou telle communauté comme étant à l'origine des difficultés que la Guadeloupe subit, alors que nous connaissons tous l'origine de ces difficultés, tant que nous allons rester sous la domination coloniale de l'État français. Il ne s'agit pas simplement d'Harry Durimel, mais depuis quelques années, nous avons constaté une dérive, y compris au niveau des élus, qui leur permet de tenir un certain nombre de propos, et de faire des allusions.

Une dérive des élus rappelée par l’association haïtienne Tèt kolé qui rappelle qu’en 2021 le maire d’Anse-Bertrand, Edouard Delta voyait une « haïtianisation des conflits sociaux en Guadeloupe ». Et d’ajouter à propos de ce dernier et d’Harry Durimel : « vos propos honorent votre fonction en tant que premiers garants de la cohésion sociale dans vos communes, ils montrent aussi toute votre dimension sur la connaissance historique du brassage des peuples dans la Caraïbe ».

De rares soutiens

De son côté, l’association « Dominicanos » soutient le maire de Pointe-à-Pitre et plaide pour une maladresse. Son président, José Ortiz Casilindo.

Je soutiens le maire de Pointe-à-Pitre. Le maire n'a jamais mal parlé, il ne s'est jamais mal exprimé contre les personnes de la République dominicaine en Guadeloupe. Monsieur le maire, c'est quelqu'un de caribéen, la Guadeloupe c'est la Caraïbe. Moi personnellement, je vois que ce n'est pas quelque chose de négatif.

Face à toutes ces réactions, Harry Durimel indique lui « laisser les beaux parleurs parler » et continuer à accomplir sa mission. 


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