Victorin Lurel : "Si le tandem Lecornu/Gustin reste sur une tendance autoritaire, le gouvernement tombera encore"

Victorin Lurel connaît bien le nouveau premier Ministre. S'il admet qu'il est un homme politique "habile" et "fin", il se rappelle aussi que leurs interactions sur les dossiers brûlants de la Guadeloupe n'ont pas toujours été simples. Alors qu'il était ministre des Outre-mer, il a tenu un discours très dur aux élus sur leurs responsabilités dans le dossier de l'eau. De même, lors des manifestations sociales qui ont rythmé la fin d'année 2021, il a été partisan d'un rétablissement de l'ordre sévère par le déploiement des effectifs du GIGN.

Il est clair qu'on a parfois besoin d'autorité. Mais je me rappelle avoir passé un long moment avec lui, demandant de ne pas envoyer le GIGN en Guadeloupe en 2021. Je me rappelle aussi qu'il a voulu militariser le dialogue à la sous-préfecture, donc sa première inclinaison, c'est l'autorité, la répression.

Une ligne renforcée par la nomination au poste de directeur de cabinet de Philippe Gustin, connu pour son parler cash, et son goût pour les missions difficiles.

Je viens d'entendre qu'il renomme Gustin, c'est ce qu'il y a de plus autoritaire, si ce tandem ne change pas cette inclinaison à droite (...) je vois mal ce gouvernement durer plus de 4 mois.

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Continuer avec Valls

Cette fragilité annoncée du gouvernement ne va pas dans le sens des dossiers ultramarins, retoqués sans cesse depuis plus d'un an maintenant. Partir sur un autre ministre que Manuel Valls met en jeu les engagements récents en matière de sécurité, mais surtout la loi contre la vie chère, sur laquelle les parlementaires Antillais ont déjà énormément travaillé. Un contre-temps presque insoutenable selon Victorin Lurel.

Ce n'est pas la peine de prendre un nouveau ministre des Outre-mer, il faut garder Valls. Nous nous étions engagés sur des dossiers importants. Le texte contre la vie chère mérite d'être sérieusement retravaillé, nous nous sommes attelés à cela, j'ai moi-même plus de 30 amendements à proposer et c'est là que l'on verra la volonté de disruption.

Si Sébastien Lecornu conserve la ligne de François Bayrou qui, selon Victorin Lurel, n'a été que de proposer qu'une façade de compromis, le PS ne suivra pas. Dans ce scenario, le sénateur avance une dissolution de l'Assemblée pendant l'hiver et la tenue de législatives avant même les prochaines municipales.

(Ré)Écoutez l'interview de Victorin Lurel