Retour sur le 18e Congrès des élus de Guadeloupe
Ce mercredi 12 juin se tient le 18e Congrès des élus départementaux, régionaux, des parlementaires et des maires de Guadeloupe. Un rendez-vous politique assez contesté cette année, et que nous vous proposons de suivre en radio et sur le web.
Si vous ne parvenez pas à suivre ce direct, cliquez sur ce lien.
C’est dans un contexte particulier que débute ce mercredi le 18e Congrès des élus départementaux, régionaux, des parlementaires et des maires de Guadeloupe.
D’abord, des divergences entre le président de Région et le président du Département sur la tenue de ce Congrès sont apparues quelques jours avant le congrès. Mais à cela se sont ajoutés les bouleversements politiques au niveau national avec la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par le président de la République Emmanuel Macron dimanche soir (9 juin) après les résultats des élections européennes où le Rassemblement national est arrivé en tête. Une dissolution accompagnée de nouvelles élections législatives convoquées les 29 juin et 6 juillet prochain en Guadeloupe.
Depuis, plusieurs voix se sont élevées afin de demander un report du Congrès. Un congrès que le président du Département a décidé de le maintenir plus que jamais.
Le début de ce rendez-vous est annoncé à 9 heures avec les discours introductifs du président du Département puis du président de la Région.
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Fin du direct
C'est la fin du direct. Merci de nous avoir suivis !
« Un jour historique ! »
Pour le Professeur Pierre-Yves Chicot, cette journée a été « historique » et marque un grand pas pour l’avenir de la Guadeloupe, et cela en dépit d’un début de journée marqué par des coups d’éclat et des discours mitigés.
Écoutez son analyse :
« Aujourd’hui c’est un grand pas », dit Guy Losbar.
Un grand pas franchi aujourd’hui, mais le travail va continuer comme le rappelle les élus.
« Au-delà des postures et des mauvaises pensées, nous avons voté aujourd’hui les mesures à l’unanimité », se félicite le président du congrès Guy Losbar.
Le mot de fin de Guy Losbar
Guy Losbar se dit satisfait de l'issue de ce 18e congrès des élus
Les résolutions toutes votées à l'unanimité
Place au vote des résolutions
Avant de passer au vote, Ary Chalus prend la parole et dit regretter le départ des élus de la minorité qui donnent « une mauvaise image » alors qu’ils ont largement contribué aux travaux qui ont donné lieu aux résolutions présentées.
1ère résolution :
Relative aux mesures d'adaptation et à la création d'un pouvoir normatif autonome local. Sous réserve de l’accord des Guadeloupéens dans le cadre d’une consultation référendaire que la Guadeloupe.
Voté à l’unanimité.
2ème résolution :
Relative à la répartition des compétences.
Voté à l’unanimité.
3ème résolution :
Relative à l’architecture institutionnelle.
Voté à l’unanimité.
4ème résolution :
Relative aux hymnes et symboles de la Guadeloupe.
Voté à l’unanimité sous les applaudissements.
Examen des résolutions
4 résolutions sont présentées ce jour et seront soumises au vote.
Il s’agit de propositions réalisées lors de la commission ad hoc.
1ère résolution :
Relative aux mesures d'adaptation et à la création d'un pouvoir normatif autonome local. Sous réserve de l’accord des Guadeloupéens dans le cadre d’une consultation référendaire que la Guadeloupe.
Proposition d’architecture institutionnelle et mode de scrutin
Cette nouvelle architecture pourrait reposer sur deux institutions centrales : une assemblée délibérante et un conseil exécutif responsable devant cette assemblée.
Mode de scrutin
Les experts proposent que la nouvelle assemblée soit composée de 60 élus.
Fred Reno, professeur en sciences politiques à l’Université des Antilles et directeur du CAGI se dit en faveur d’un mode de scrutin hybride associant proportionnalité et territorialité. Il convient de combiner proportionnalité et proximité.
Quelles nouvelles institutions : le projet d’architecture institutionnelle
Temps d’interventions au sujet des nouvelles institutions.
-59% de personnes interrogées sont favorable à la collectivité unique.
-27 maires sur 30, soit 90% d’entre eux sont favorable à une collectivité unique.
L'approche exposée ici puise dans l'histoire récente de la revendication statutaire, l'analyse du discours politique et l'analyse sociologique. Elle s'appuie notamment sur un sondage commandé par le CAGI (Centre d'analyse géopolitique et internationale) à Qualistat et par une enquête qualitative à partir d'entretiens. La volonté des auteurs est de dépasser les intuitions et impressions pour fonder le propos sur une démarche empirique, gage de rigueur scientifique.
La méthode mise en œuvre repose sur les résultats de l'étude d'opinion et des enquêtes conduites auprès des acteurs politiques et administratifs de Guyane et de Martinique, ainsi que des maires, élus de proximité. Les mêmes questions ont été posées aux personnes et aux maires de Guadeloupe afin de vérifier les continuités et discontinuités des choix faits par les citoyens et les élus.
Prises de paroles des élus volontaires.
Ils ont 3 minutes pour s’exprimer. Voici ce qu’il en ressort.
Francs Baptiste, maire de Sainte-Anne
« Nous devons rester au sein de la République française, mais avec un « Mutualiser les moyens c’est une force et non une faiblesse. Il faut aller de l’avant ».
Il termine en posant une question : le cheminement va-t-il déboucher sur un affaiblissement de la commune ou un renforcement ?
Claude Edmond, maire de Gourbeyre
« Cette démarche d’évolution statutaire est une opportunité de réviser nos relations avec la France et par ricochet avec l’Union européenne. »
Marie-Luce Penchard, vice-présidente de la Région
En prévision d’une loi sur la décentralisation, « doit-on continuer à être les enfants de la République ? », c’est l’une des questions soulignées par l’élue.
Il faut s’affirmer hautement comme le disait Lucette Michaux-Chevry, il faut savoir s’affranchir du joug de la départementalisation (…) Défendre que la notion de compétence locale ne doive pas être appréhendée de temps en temps de façon restrictive (…) Reprenons le chemin de ceux qui ont porté la Déclaration de Basse-Terre.
Elle a conclu son propos enflammé en précisant que « Cela ne doit pas être un statut au service d’un homme ou d’une femme, cela doit être un statut au service de tous… Nous devons réfléchir pour que notre commission ad hoc soit beaucoup plus élargie pour que ce soit une construction en transversalité.
Des propos largement applaudis.
Synthèse des webinaires par Pierre-Yves Chicot
Reprise des travaux après la pause de mi-journée.
Pierre-Yves Chicot salue le fait que pour la première fois des universitaires guadeloupéens soient associés à cette démarche pour « penser la Guadeloupe ».
Pour rappel, Pierre-Yves Chicot est professeur des universités en droit public, maître de conférences de droit public et avocat au barreau de la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Sa position est claire, "les enfants du pays doivent penser le pays".
Plus de 500 Guadeloupéens ont participé à ces webnaires ainsi que divers partis politiques.
Les forums citoyens ont permis de dégager plusieurs axes de préoccupation et de suggestions des citoyens tels que : l'importance de développer des modèles économiques endogènes, libérant les énergies créatrices et fixant des objectifs politiques clairs, notamment en matière de souveraineté alimentaire. La rationalisation des structures administratives et la mise en place d'une collectivité unique ont été identifiées comme des priorités pour améliorer l'efficacité des politiques publiques. La nécessité de renforcer leur rôle dans la prise de décision politique, en mettant en place une dynamique de démocratie délibérative et en valorisant la solidarité citoyenne. L'attractivité du territoire, l'amélioration des infrastructures de transport, et la facilitation de l'accès à la propriété ont été considérées comme des leviers essentiels pour le développement territorial.
Suspension pour une heure
Pause méridienne oblige, l'assemblée est suspendue pour une heure et les travaux reprendront vers 14h30.
Ary Chalus dans notre journal de 13H
Ary Chalus sur le contrat de convergence « Ce n’est pas que nous ne sommes pas d’accord c’est que ça ne fonctionne pas ».
Le président de Région a indiqué ne pas être à l’aise pour voter quoi que ce soit. Il aimerait un autre rendez-vous afin d’entériner les résolutions qui pourraient être présentées. Notamment en raison de l’absence de plusieurs élus pour la suite de ce congrès.
Les éléments constitutifs des emblèmes de la Guadeloupe
-La réflexion sur les éléments constitutifs des emblèmes de la Guadeloupe (hymne, drapeau...)
La question posée est : comment afficher l'identité guadeloupéenne et pourquoi ? Le drapeau possède une dimension sacrée assise sur une histoire de lutte trouvant ancrage dans la mémoire collective d'un peuple. Ce n'est pas simplement un geste institutionnel : c'est un geste sociétal. Au-delà du simple moyen d'identification visuelle, le drapeau apparait aussi comme un outil d'affirmation géopolitique lié à la capacité d'un peuple à s'autodéterminer.
S'il peut renvoyer au nationalisme « formel » - l'affirmation d'une identité nationale -, il renvoie assurément au nationalisme « informel » - l'expression du sentiment d'appartenance à une entité collective singulière. Le drapeau régional ne serait pas qu'un « logo » il serait un instrument fédérateur portant l'héritage d'une histoire locale, et pouvant à ce titre être brandi aux côtés du drapeau national.
La mise en place d’une fiscalité spécifique
Place à la restitution des travaux réalisés en ateliers
-La mise en place d’une fiscalité spécifique
Des experts dressent l’analyse des spécificités socio-économiques et culturelles de la Guadeloupe qui influencent ses besoins fiscaux. Il s’agit d’évaluer les engagements réciproques entre la Guadeloupe et l'État en matière fiscale et d’examiner les conséquences financières de toute adaptation de la politique fiscale.
Sébastien Mathouraparsad, maître de conférences HDR en économie à l’Université des Antilles définit la Guadeloupe actuelle comme une « économie bigidi »
Une économie qui demeure résiliente malgré les multiples chocs sociaux et économiques subit. La Guadeloupe présente selon lui des caractéristiques d'économie développée (infrastructures de base modernes; rattrapage social; structuration de l'appareil administratif), ainsi que des caractéristiques d'économie en développement (inégalités de revenus, inégalités quant à l'accès aux services publics, chômage...). Selon lui, « le Pacte colonial a laissé des traces indélébiles dans la structure productive et d'exportation des économies ultramarines ».
Analyse des préconisations
Une présentation de l'analyse des 153 préconisations issues du congrès de l'an dernier a été faite par un consultant. Après le coup d'éclat des élus socialistes qui ont décidé de quitter le congrès.
GPS et Péyi Gwadloup quittent le congrès : "le truc est mort" dit Victorin Lurel
GPS et Péyi Gwadloup ont tenu à prendre la parole avec comme porte-parole Bernard Guillaume.
Nous persistons à demander le report de ce congrès. Dès que les partis politiques ont été entendus, leurs propositions n’ont pas été prises en compte.
Ils déplorent une absence de calendrier et de visibilité sur les prochaines étapes « nous ne pouvons cautionner la méthode employée pour l’organisation de ce congrès alors qu’il n’y a aucune urgence ».
Ils jugent la méthode inapproprié et irrespectueuse et annonce ne pas participer aux travaux de ce congrès. Ils ont décidé de quitter l’assemblée de ce mercredi « par souci de justice et de respect des valeurs ».
"Le truc est mort" dit Victorin Lurel sénateur du Parti socialiste
"Nous estimons que la méthode est mauvaise", dit Victorin Lurel, qui dénonce la forme et le fond de ce congrès.
Une seule idée a été soumise à la commission ad hoc qu’on a transformée en instance décisionnelle alors qu’elle n’a aucune existence formelle…On a escamoté les contributions de certains partis politiques, dont le mien. On découvre seulement maintenant les résolutions alors qu’il faut les envoyer 10 jours avant…