Proche du redressement, la ville de Pointe-à-Pitre signe un nouveau COROM
Le maire de Pointe-à-Pitre et le préfet ont paraphé hier un nouveau contrat de redressement Outre-mer (Corom). Une marque de confiance envers la ville qui poursuit ses efforts pour assainir ses finances.
Après avoir connu un déficit de 80 millions d’euros en 2020, la ville de Pointe à Pitre est sur le point de sortir du rouge.
Le renouvellement du contrat COROM, le contrat de redressement Outremer, signé hier entre l’Etat et la Ville de Pointe à Pitre, garantit un accompagnement financier et humain sur la période 2024/2026 pour atteindre cet objectif.
Selon un prochain rapport à venir de la Chambre régional des comptes, le déficit de la Ville devrait avoisiner aujourd’hui les 5 millions d’euros. Pointe-à-Pitre vise le retour à l’équilibre à l’horizon 2026.
Pour le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel, c’est une promesse de campagne qui est sur le point de se réaliser après de nombreux sacrifices :
Le déficit oscillait entre 71 et 80 millions d'euros. Ce qui représentait 200% de nos recettes de fonctionnement. C'est une mandature très difficile que nous avons traversée pendant les quatre premières années, quand nous étions une municipalité qui devait dire non à tous les gaspillages, non à tous les excès. Et ça ne vous rend pas populaire. Mais nous savions que ces sacrifices n'étaient pas vains. Aujourd'hui, l'Etat reconnaît les efforts que nous avons accomplis qui nous laissent présager que le déficit serait autour de 5 millions d'euros à fin 2024. Les chiffres pourront être publiés par la Chambre régionale des comptes très bientôt.
Harry Durimel n'hésite d'ailleurs pas à évoquer "un exploit réalisé par les Pointois qui ont dû endurer toutes les privations".
Recrutement ciblé
Les efforts nécessaires pour effacer totalement le déficit budgétaire de la ville porte sur la masse salariale de la collectivité.
Sur 43 millions de recettes, 26 millions passent pour les charges du personnel. Mais c'est un personnel qui a un statut. C'est un personnel qu'on ne peut pas réduire comme des entreprises privées, on ne peut pas faire de casse sociale, mais nous ne remplaçons pas les départs à la retraite. Une vingtaine de personnes déjà parties à la retraite et nous pensons que durant notre mandature, une soixantaine partiront à la retraite.
La politique de recrutement vise désormais à étoffer l'encadrement de fonctionnement de la municipalité :
On a choisi de ne pas remplacer les départs à la retraite en catégorie C, mais nous avons convaincu l'État qu'on ne fait pas la guerre sans soldat et qu'il nous faut des cadres. Donc, depuis quelque temps, on recrute des cadres à Pointe-à-Pitre, directeur des finances, directeur du développement économique, directeur des ressources humaines. La ville est en train d'étoffer son encadrement pour une meilleure efficacité de l'action publique.
Marque de confiance
Le renouvellement du contrat COROM est une marque de confiance vers un retour à l’équilibre financier selon le préfet Xavier Lefort qui évoque les contours de ce dispositif.
On a la démonstration que le premier Corom a fonctionné, qu'on a obtenu des résultats. C'est un engagement entre l’ Etat et la collectivité sur une trajectoire de redressement des finances publiques. C'est la réduction du déficit, c'est la réduction de l'endettement, c'est la réduction des charges qui sont souvent trop importantes et qui grèvent le budget de la commune. C'est la restauration de la capacité financière, la capacité budgétaire, c'est à dire la capacité de faire des investissements au profit de la commune
La partie n'est cependant pas encore gagnée pour Pointe-à-Pitre :
Le déficit se résorbe, il est encore réel, donc l'endettement n'est pas complètement résorbé. L'objectif sur trois ans, c'est d'éteindre cet endettement. Ça suppose effectivement des efforts de réduction des dépenses, notamment des réductions de la masse salariale. Il faut restaurer aussi la confiance, les recettes de la commune. Une fois qu'on a fait tout ça, on se retrouve dans une situation normale. On dégage, sans parler trop de technique, on dégage de l'autofinancement qui permet derrière de faire des choses et de ne pas être complètement bloqués parce qu'effectivement, la dette mange les capacités d'action de la commune
Le préfet s'est par ailleurs dit confiant dans la signature de nouveaux contrats Corom avec des collectivités guadeloupéennes. La commune de Sainte-Rose pourrait aussi bénéficier d'un renouvellement de cet engagement.
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