Plénière : un hémicycle bien rempli et des débats vifs, mais cordiaux

Il a notamment été évoqué le rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur l'Octroi de Mer, ainsi que la délégation de Service Public pour l'exploitation du réseau de transport public routier régulier non urbain de voyageurs en Guadeloupe. Il a aussi été question de la composition des différentes commissions.

Un accent tout particulier a par ailleurs été mis sur les excellents résultats de nos jeunes, tant dans le domaine sportif que culturel, de la beauté, ou encore de la sécurité civile.

Des finances fragiles au sortir de deux ans de crise

Ary Chalus reste cependant prudent sur la situation de la Région Guadeloupe. Il souhaite en effet maîtriser l'ensemble des engagements et des dépenses de la Collectivité en raison des faiblesses observées au sein des communes que la Région est contrainte de suppléer, notamment en matière d'investissement.

La situation est un peu difficile suite à ces deux années de Covid, car il n'y a que la région, deux communes, et peut être une collectivité qui peuvent investir. C'est la région Guadeloupe qui porte tous les investissements : écoles, déchetteries, routes, éclairage public, et ce, pour plus d'une vingtaine de communes en Guadeloupe. Nous sommes obligés de le faire, sinon c'est la mort de beaucoup de communes en Guadeloupe. Je tiens quand même à féliciter la Guadeloupe, notamment nos champions du monde Ysaora Thibus, Enzo Lefort, et Yannick Borel, le champion de la Guadeloupe de football, la Solidarité Scolaire, ainsi que tous ceux qui font notre région.

Une opposition qui reste sur sa faim

Du côté de la minorité, notamment au niveau du Groupe Péyi Gwadloup, on nourrit cependant certaines inquiétudes. On met en effet principalement l'accent sur la faiblesse de l'ordre du jour de la plénière, même si le porte-parole, Bernard Guillaume, reconnaît le ton mesuré et coopératif des débats. 

Nous avons eu une bonne séance de travail. Malheureusement, je regrette que l'ordre du jour ne soit pas un peu plus dense. Ça fait en effet deux séances de la région où je trouve qu'il n'y a pas beaucoup d'affaires. J'espère que nous aurons un meilleur rythme à la rentrée. Il y a peut-être la période des élections qui peut justifier cela, reste que le rythme de croisière de la région m'inquiète.

L'octroi de mer, toujours au cœur des débats

Au cours de cette plénière, il a aussi été fortement question du rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur l'Octroi de Mer. Les vues sont divergentes entre les experts sur son utilisation, voir même sur sa nécessité. 

Marie-Luce PENCHARD, 2^ème vice Présidente du Conseil Régional, se dit très méfiante quant au discours ambiant qui pencherait pour une suppression de la taxe.

On sent qu'il y a une volonté de dire qu'on pourrait supprimer l'octroi de mer pour régler le problème de la vie chère. Mais on est en train de tromper les Guadeloupéens. D'abord, il faut très clairement dire que la Région suit les préconisations de la Chambre. Parce que si la Région ne l'avait pas fait, l'Europe n'aurait pas accepté de maintenir ce dispositif dérogatoire. Deuxième chose, en termes de transparence, de collaboration, il faut qu'on aille beaucoup plus loin avec la douane. D'ailleurs, le Président l'a dit : aujourd'hui, la base d'imposition de la TVA intègre l'octroi de mer et l'octroi de mer régional, ce qui est contraire à la loi. Et pour le coup, ça peut avoir une incidence sur les prix. Enfin, le fait de supprimer l'octroi de mer ne va pas pour autant faire lles prix baisser, parce qu'elle sera remplacée par une TVA plus importante, à hauteur de 20 %, et qu'aujourd'hui, sur tous les produits de première nécessité, nous n'avons pas l'octroi de mer. Il est de 0 ou de 2 %.

Une volonté d'unité malgré les clivages

Les débats de la plénière ont certes été rigoureux et respectueux, mais le nombre de groupes d'opposition au sein de l'assemblée a été largement évoqué. Péyi Gwadloup n'est notamment plus conduit par celle qui était tête de liste aux Régionales et qui se retrouve aujourd'hui seule, mais pour autant, Josette Borel-Lincertin tient à exister :

J'ai conduit la liste avec cette volonté de réussir, cette volonté de faire passer un message. Je suis là pour travailler et respecter mes électeurs. Je l'ai dit à Monsieur le Président, même si je ne suis pas dans sa majorité, je voterai avec lui quand j'estimerai que ça va dans le sens de la Guadeloupe. Nous tous qui sommes là, aimons la Guadeloupe. Quand on voit les conclusions de l'Insee, 130 000 de nos concitoyens vivent avec 1 000 € par mois. Comment peuvent-ils boucler les fins de mois ? 12 % de nos concitoyens vivent avec 700 € par mois. Donc il est pour moi indispensable de montrer que, nous, élus, devons tous travailler ensemble.