Ferdy Louisy : “Le SMGEAG est un héritage délabré que nous devons réorganiser”
Le président du syndicat de l’eau et de l’assainissement en Guadeloupe (SMGEAG) était l’invité de Parlons Vrai, présenté par Laura Latchan. Sans langue de bois, il a estimé qu’on devait intégralement revoir la copie de création d'un syndicat, qui, pour l'heure, est voué à l'échec.
Ça ne fonctionne pas. Ferdy Louisy, pose un regard sans concession sur l’échec du syndicat et détaille ce qu'il a identifié comme les causes du nauvrage.
La première est la précipitation avec laquelle le syndicat a été mis sur pieds. Quelques mois pour transférer les dossiers, les agents, et le patrimoine, là où, toujours selon lui, il aurait fallu au moins deux années.
Par ailleurs, il regrette que les collectivités n’aient pas compris l’enjeu réel du transfert de compétences.
Il faut que, sur ce dossier, chacun prenne ses responsabilités. Je regrette que les collectivités aient confondu le transfert des agents avec un dégraissage de leur sur-population salariale pour améliorer, ainsi, leur santé financière. Ce n’est pas bien. Et j’ai déjà parlé aux présidents de communauté d’agglo afin qu’ils reprennent les agents qui n’ont rien à faire dans un syndicat de l’eau.
Ce retour à la case départ concernerait 150 agents pour une économie annuelle de 10 millions d’euros. Pour ceux qui “ne se retrouvent pas” dans leur poste actuel, un plan de départ volontaire sera envisagé.
À LIRE AUSSI - Au de la situation, pour Ferdy Louisy, il faut réorganiser le SMGEAG
Revoir les finances
Justement, l'autre échec du SMGEAG est financier. À peine lancé, le syndicat affiche un déficit de 40 millions d’euros qu'il traîne encore aujourd’hui. Pour Ferdy Louisy, il n'y a pas de secret, c’est l’ensemble de l’architecture économique et financière qu’il faut revoir.
Ici, il faut entrer dans un travail de précision. Et nous allons le faire en collaboration avec la direction financière. Certains dossiers ne sont pas utiles dans un syndicat de l’eau. Par ailleurs, l’aide que nous recevons tout le temps, est celle de l’État. Pour le moment, les collectivités ne jouent pas complètement le jeu et c’est dommage.
Pour rappel, la Région et le Département sont bel et bien engagées dans un plan pluriannuel d’investissement (PPI) qui leur permet de mener à bien des chantiers de l'eau en délégation de service public.
Dans ce cadre, Ary Chalus, lors d’une rencontre avec le conseiller outre-mer de l’Élysée, a évoqué une autonomisation des collectivités pour lancer les travaux. Un avis partagé par Ferdy Louisy qui demande néanmoins que le président de la République débloque les 400 millions d’euros promis depuis tantôt pour résoudre le problème de l'eau.
“La vérité doit aussi être dite au président de la République. Vous allez autonomiser des collectivités, qui, elles-mêmes sont en difficulté financière. Le président a pris un engagement, demandé la création d’un syndicat unique et nous devons mettre en place les conditions optimales de son fonctionnement. Pour ce faire, nous avons besoin de l'enveloppe sur laquelle il s'est engagé.”
Un Samu de l’Eau en zone rouge
Quant à la distribution de l’eau, Ferdy Louisy est catégorique. 70% des Guadeloupéens n’ont pas de problèmes. Un chiffre qu’il appuie sur les données cartographiques du SMGEAG.
En revanche, les problèmes chroniques de la veine de Belle-Eau Cadeau ont créé une zone rouge allant de Capesterre Belle-Eau à la Désirade. Ici, un Samu de l’Eau, destiné à traiter en urgence les fuites sera bientôt mis en place.
L'interview complète de Ferdy Louisy
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS GUADELOUPE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.






