Une avocate poursuivie pour complicité de communication avec un détenu
Une avocate connue était poursuivie ce mardi (11 juin) pour avoir favorisé les communications d'un détenu de Baie-Mahault. Samuel Crail, l’un des "Grands Frères" des mouvements sociaux de 2021, était incarcéré et avait pu joindre ses proches par l’intermédiaire de son conseil. Maître Ellen Bessis devait aussi répondre d’abus de confiance présumés entre 2016 et 2023, elle aurait détourné des recouvrements financiers au profit de son cabinet.
Suite aux émeutes de 2021, plusieurs « Grands Frères » avaient été interpellés et parmi eux, Samuel Crail, placé en détention provisoire à Fond Sarail. Hors ce dernier aurait les jours suivant, à l’isolement, bénéficié d’une dizaine d’appels en toute discrétion, par le biais de Maître Ellen Bessis. Il a ainsi pu joindre sa compagne et lui a même demandé de lui faire parvenir un téléphone en prison.
Un téléphone en prison
Chose faite lors de son petit séjour à l’hôpital où il a pu le récupérer des mains de sa copine. Sauf que l’échange aurait été facilité par l’avocate, seule contact autorisé durant l'instruction, qui devait s’expliquer sur cette "trahison judiciaire" selon les mots du Parquet. C’est par "humanité" pour sa famille qu’elle aurait ainsi agi a répondu la prévenue. Le détenu impliqué et la jeune femme ont respectivement écopé de 18 mois fermes et 12 avec sursis.
Des clients spoliés
Dans un autre dossier, Ellen Bessis devait également répondre d’abus de confiance, au détriment de ses clients. Ces derniers avaient obtenu des dédommagements mais n’auraient pas reçu les sommes ou du moins une partie. Plus de 24.000€ récupérés par un huissier, mais restés sur le compte du cabinet pour les dépenses courantes.
Une interdiction d'exercer requise
L’avocate a admis des erreurs éventuelles, souffrante de problème de santé, elle n’avait aucune intention maligne et a même commencé à rembourser. Notez qu'aucun de ses confrères n'était présent lors des débats sur le fond. Pour ces deux infractions délictuelles, 18 et 8 mois de prison avec sursis ont été requis, ainsi que 5 ans d’interdiction d’exercer. La décision sera rendue le 2 juillet prochain.
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