Trois jeunes qui ont entravé la chaussée durant le blocage des socioprofessionnels ont été condamnés
Le tribunal du chef-lieu jugeait hier trois jeunes poursuivis pour violence et dégradation, de même que pour le jet de bouteilles de verre en direction des gendarmes lors d'un barrage routier enflammé installé le 25 février à Bouillante, en marge du conflit des socioprofessionnels. Les prévenus ont écopé de dix mois de prison, dont quatre avec sursis, mais un seul est placé en détention.
Le tribunal judiciaire de Basse-Terre avait à juger, ce vendredi soir, trois jeunes âgés de 19, 23 et 30 ans, poursuivis pour des faits de vols en réunion, dégradation et violences exercées sur la voie publique lors de regroupements. Le 25 février dernier, à Bouillante, ils faisaient partie d'une vingtaine de jeunes présents sur un barrage routier que la justice soupçonnait d'avoir participé à son installation. Incident survenu alors que la Guadeloupe était confronté aux blocages des professionnels, notamment du BTP et des transports.
Ce cas bouillantais était a priori indépendant du mouvement initial, mais le feu avait été mis à ce barrage et les pompiers n'avaient pu opérer, pris à partie, tout comme les gendarmes qui avaient procédé à une intervention. L'excitation du moment avait poussé certains à ramasser des bouteilles en verre pour les lancer en direction des forces de l'ordre.
Trois de ceux-là allaient être interpellés pour être présentés au parquet qui allait leur signifier leur mise en examen et leur traduction devant le tribunal judiciaire. Leurs avocats, maître Laurent Hatchy, Joël Sylvestre et Maritza Bernier, ont fait part de leur étonnement de voir ces trois prévenus comparaître devant le tribunal judiciaire au regard de l'absence de preuves et d'aveux de leur part sur les faits les plus graves qui leur étaient reprochés.
Un seul file en prison
Le Ministère public ne l'a pas entendu ainsi allant requérir jusqu'à 14 mois ferme de détention, avec mandat de dépôt à l'audience, et l'interdiction de se rendre à Bouillante pendant deux ans. Le tribunal ne l'a pas suivi, puisque bien qu'ayant reconnu les trois prévenus comme étant des récidivistes, il s'est montré plus conciliant en leur accordant une seconde chance.
Tous les trois ont été condamnés à dix mois d'emprisonnement, dont quatre mois avec sursis probatoire. Un seul d'entre eux a regagné la prison hier soir, détenu pour une autre cause. Les deux autres ont pu rentrer chez eux. Rappelons que la loi prévoit la possibilité d'aménager certaines peines de courte durée pour éviter une incarcération.
Les trois jeunes se sont excusés et les gendarmes constitués parties civiles, présents à l'audience, ont prôné l'apaisement en ne demandant rien. Une attitude saluée par les avocats de la défense qui a probablement joué dans le jugement.
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