Schizophrène et dangereux, il ne trouve pas de structure spécialisée

Par 22/05/2025 - 05:14 • Mis à jour le 22/05/2025 - 13:38

Après deux renvois et une jonction de dossiers, un prévenu de 30 ans qui n’a pas toute sa tête était de nouveau escorté en comparution immédiate ce mercredi (21 mai). Il avait fin février puis début mars, cambriolé des riverains et agressé ses parents au Moule. Dès les premiers faits, ses troubles mentaux étaient connus, mais les structures psychiatriques sollicitées ne l'auraient pas pris en charge.

    Schizophrène et dangereux, il ne trouve pas de structure spécialisée
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Déjà bien connu dans son quartier, le prévenu a pourtant été diagnostiqué comme étant dangereux car souffrant d’une grave schizophrénie. Il entend des voix qui lui disent de passer à l’acte et est sujet à des hallucinations.

De la prison à la place de soins

Malgré les demandes faites auparavant, aucun établissement psychiatrique n’aurait cru bon de l’accueillir selon son avocat. Il s’est même, après une courte détention, retrouvé errant en haillons dans les rues de Baie-Mahault sans savoir où il était.

De quoi interpeller Maître Olivier Chipan pour sa défense :

Inadmissible. On renvoie vers la justice des dossiers qui sont vraiment d'ordre médical et dans ce dossier particulièrement, la personne était manifestement irresponsable. Il est évident que le dossier a été orienté vers la justice parce que le service public de la santé mentale n'a pas voulu prendre en charge cette personne. Pendant la garde à vue, il y avait eu un arrêté du maire de la commune du Moule qui avait permis, avec un certificat médical, de le faire hospitaliser sous contrainte. L'établissement public de santé mentale n'a pas voulu le prendre. Et sa famille n'en veut plus non plus. Elle n'est pas présente à l'audience. Son père, sa mère aura dû être là pour faire valoir leur point de vue et expliquer la situation de leur fils.

Lors de l’audience d’hier, les magistrats, dont le Parquet qui avait déjà émis des mesures, ont pu se rendre compte de la situation. Le mis en cause n'était pas bien dans son box mais entouré de gendarmes.

Considéré comme dangereux par l'expert

Entre deux séjours en prison, où il n’a pas sa place, l’individu a eu le temps de commettre d’autres méfaits heureusement sans trop de gravité pour l’instant. Le tribunal a donc cette fois ordonné une hospitalisation sous contrainte.

Maître Olivier Chipan : 

Il y a un problème de santé mentale et de prise en charge de la santé mentale. Finalement, beaucoup de personnes se retrouvent en détention alors que ce n'est pas du tout leur place. Des familles baissent les bras, peut-être aussi parce que les pouvoirs publics ne font pas le nécessaire. Je prends l'exemple des médecins psychiatres. On voit que pour le tribunal, il n'y a (en Guadeloupe) que deux médecins qui rendent des rapports.

Se pose la question et tous étaient unanimes au procès, de la prise en charge mentale en Guadeloupe. Certains autres cas ont d'ailleurs défrayé la chronique très récemment, que ce soit au Gosier ou encore au Moule. 

 


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