Procès Pascal Degnace : une journée décisive
L'heure de vérité va sonner en cette fin de 3e journée dans le procès de Pascal Degnace, poursuivi pour tentative d'assassinat, l'accusé encoure la réclusion criminelle à perpétuité pour le crime pour lequel il est poursuivi.
La responsabilité de Pascal Degnace dans l'agression à Fonds Sarail le 22 mai 2019 des 2 surveillants pénitentiaires ne fait pas l'ombre d'un doute. Reste à savoir si l'acte était réellement prémédité et si la volonté de tuer était manifeste. Pour l'accusation comme pour les parties civiles, ces dernières représentées par maîtres Sarah Aristide et Laurent Hatchi, les faits sont acquis. La tentative d'assassinat est évidente de par l'annonce que l'accusé aurait lui-même effectuée en détention et de par la violence, la répétition et la dangerosité des coups de pic portés. Une certitude confirmée par des co-détenus qui sont venus affirmer que l'accusé était très dangereux, que son action ce matin-là était planifiée, bien organisée et que l'homme était farouchement déterminé à faire très mal.
L’accusé assure qu’il n'en voulait pas à la vie des 2 fonctionnaires et qu’il n'aurait porté qu'un seul coup. Ce qui fait dire à son avocat que le chef d'accusation est excessif.
Un avis loin d'être partagé et même totalement réfuté par les 2 surveillants qui depuis les faits n'ont toujours pas repris le travail. Le choc est encore vif et le traumatisme encore présent. Ils ont avoué avoir vu la mort en face et avoir été confrontés ce jour-là à un monstre.
L'accusé avait confectionné un pic artisanal avec une paire de ciseau d'écolier sur lequel était coincé un pic de 17 centimètres enroulé autour du poignet avec un boxer pour être sûr que personne ne le désarme. Une détermination qui s'est poursuivie même après que l'accusé a eu été asphyxié d'un jet de bombe lacrymogène et atteint au genou par un projectile tiré par une arme utilisée par un des agents du service de sécurité du centre pénitentiaire.
Du côté de la défense, maître Pierre-Yve Chicot a essayé de déplacer le problème en rejetant la faute sur un univers carcéral défaillant. Ce à quoi il lui a été répondu par l'avocate générale, Elodie Rouchouse, qu'il ne s'agissait pas du procès de l'administration pénitentiaire mais bien de celui de Pascal Degnace, un forcené qui ce 22 mai 2019 aurait pu tuer deux surveillants dans l'exercice de leur fonction.
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