Marie-Luce Penchard entendue dans l'affaire de la CASBT

Par 08/02/2018 - 12:53 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:00

Le dossier politico-financier de la CASBT, communauté d'agglomération du Sud Basse-Terre est loin d'être terminé. On a appris que Marie-Luce Penchard a été auditionnée dans les locaux de la DIPJ, direction interrégionale de la Police Judiciaire, ce mardi. Le maire de Basse-Terre a été entendue dans le cadre de l'enquête concernant des détournements de fonds présumés. A ce stade aucune charge n'a été retenue contre elle.

    Marie-Luce Penchard entendue dans l'affaire de la CASBT

C’est en qualité de suspect-libre que Marie-Luce Penchard a été auditionnée selon nos informations, durant toute la matinée du mardi 6 février dernier, dans les locaux de la brigade financière de la DIPJ, au Morne-Vergain. Le maire de Basse-Terre a répondu à une convocation qu’elle a reçu il y a quelques jours. Elle est arrivée à 9 heures et cette audition a duré un peu plus de 2 heures. Marie-Luce Penchard est soupçonnée d’avoir été impliquée dans cette affaire de détournements de fonds publics, qui a déjà valu à sa mère, Lucette Michaux-Chevry, présidente de la CASBT d’être mise en examen il y a quelques mois. Il s’agit donc pour les enquêteurs d’établir le degré d’implication présumé du maire de Basse-Terre, en sa qualité de maire du chef-lieu.

  Un tournant ?

Cette audition constitue un tournant dans cette enquête car jusqu’ici, seule la CASBT était directement visée. Pour mémoire, le parquet de Basse-Terre avait fait savoir l’an dernier par voie de communiqué,  que des entreprises bénéficiaires de marchés publics "auraient financé les besoins personnels de certains fonctionnaires territoriaux et d’élus directement » ou "au travers d’associations, ou de comptes ouverts dans des commerces ». Les enquêteurs s’étaient employés à établir de même, que des associations facturaient des prestations fictives via la communauté d'agglomération, « payées grâce à l'intervention de certains fonctionnaires territoriaux. » ... « les fonds ainsi versés auraient systématiquement fait l'objet de retraits en espèces. »

  Quel rôle pour la ville ?

Un système organisé dans lequel, la ville de Basse-Terre aurait également joué un rôle en accordant des subventions à certaines associations. D’où l’audition de Marie-Luce Penchard. L’enquête concerne rappelons-le, la période 2010-2017. Outre Lucette Michaux-Chevry, plusieurs autres personnes font l’objet de poursuites judiciaires dans ce dossier. Au rang desquelles, celles de   Fred Madinécouty, ex-directeur général des services de la CASBT, brièvement incarcéré avant d’être laissé en liberté sous contrôle judiciaire avec obligation de quitter le territoire. Celle de René-Claude Monrose, troisième adjoint de Marie-Luce Penchard, à la mairie de Basse-Terre, et celle de Georges Chasselas, DGS adjoint de la CASBT. Tous ces individus avaient été mis en examen pour  « recel d'abus de biens sociaux, trafic d'influence passif soit par personne chargée d'un mandat électif, soit par personne chargée d'une mission de service public, escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics ».

  Pas de charge pour le moment

A l’issue de son audition, selon nos informations, aucune charge n’a été retenue contre le maire de Basse-Terre. Toutefois ces investigations vont se poursuivre sur commission rogatoire du juge en charge de cette affaire. Ce qui laisse présager d’autres auditions. En attendant les suites de cette affaire, Marie-Luce Penchard, bénéficie, bien entendu, de la présomption d’innocence comme tout justiciable.

 

 


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