La "Boss Lady" face aux juges pendant deux jours

Par 18/09/2025 - 14:24 • Mis à jour le 19/09/2025 - 05:00

Laurie Salin et plusieurs autres coprévenus sont jugés depuis ce jeudi matin (18 septembre) à Pointe-à-Pitre. Celle qu'on surnomme la "Boss Lady" doit s'expliquer sur un présumé trafic d'armes en Guadeloupe. En détention provisoire depuis son arrestation, elle est suspectée d'être le cerveau d'un vaste réseau d'importation entre notamment la Dominique et notre île.

    La "Boss Lady" face aux juges pendant deux jours
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Placée en isolement sous surveillance renforcée niveau 4 depuis 3 ans, l’intéressée était escortée dès 8 heures, ce jeudi matin, au tribunal pointois. Cinq co-prévenus, eux sous contrôle judiciaire, se sont présentés à la barre.

Détention, cession, transport d’armes de catégorie A et B, ce sont les chefs de poursuites reprochés à Laurie Salin, 38 ans, diplômée et plus communément surnommée la “Boss Lady”.

Elle aurait, selon les enquêteurs, été à la tête d’un réseau en faisant venir depuis les îles voisines des armes de poing (Glock, Taurus...), ainsi que des armes de guerre type AR-15 et des centaines de munitions de différents calibres. Des objets interdits revendus ensuite aux gangs locaux.

Des conversations sous surveillance

Les investigations ont débuté en 2022 suite à des photos, vidéos et échanges Whatsapp interceptés.

Après des surveillances, une descente est opérée en 2023.

Une quarantaine d’interlocuteurs suspects sont mis en examen dont la prétendue cheffe qui aurait démarché des leaders de bandes. Des conversations portant principalement sur des armes, de l’or, des stupéfiants mais aussi sur une fusillade lors d'une "boat-party" au Gosier. 

Pour paraître "bad" sur les réseaux sociaux

La “Boss Lady” aurait effectué aussi des voyages en Dominique. Sauf que, comme l’a fait remarquer la prévenue dans son box, tout le dossier ne repose que sur du virtuel. Aucune saisie, pas de transactions constatées.

Influenceuse à l’époque, elle se serait inventée un personnage, l’image de "gangster woman" afin de récolter le maximum de "followers".

Participant également à des clips de rap, elle aurait eu des comportements qu’elle regrette aujourd’hui, mais nie toute implication dans un quelconque trafic.

Un procès sur deux jours

Une vie de mensonges et d’affabulations juste pour plaire à ses fans sur internet.

Les avocats ont soutenu ces explications, soulignant par ailleurs que rien de concret ne transpire de l’enquête, uniquement des discussions pour “délirer et rigoler”. Les séjours à Roseau, au nombre seulement de 4, c’était pour des festivals de musique et par avion. Difficile de ramener des armes en passant par les aéroports.

Laurie Salin est-elle vraiment coupable ? Dur à dire en l’état. L’audience se poursuit avec l’audition des cinq autres prévenus présents. Elle est prévue sur deux jours.  

Rappelons que Laurie Salin reste, comme les autres prévenus, présumée innocente tant que le tribunal correctionnel n'a pas rendu sa décision. 

 


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