Deuxième jour de procès pour Laurie Salin et ses coprévenus

Par 19/09/2025 - 05:00 • Mis à jour le 19/09/2025 - 11:45

La "Boss Lady" et 5 présumés complices comparaissent depuis jeudi matin (18 septembre) devant le tribunal correctionnel pointois, pour détention, cession, transport d'armes. Elle, est soupçonnée d'avoir organisé un trafic de pistolets et de mitraillettes qu'elle faisait venir pour les revendre aux gangs locaux. Tous ont nié. Un dossier quelque peu complexe car en réalité, l'enquête ne se base que sur des extraits de conversations.

    Deuxième jour de procès pour Laurie Salin et ses coprévenus

Un « personnage virtuel » pour se « faire mousser ». C’est en ces termes que la principale intéressée s’est expliquée, niant toute implication dans un quelconque trafic. Laurie Salin, 38 ans, mère d’un enfant et diplômée en biochimie, préparait d’ailleurs un doctorat quand on l’a arrêté fin 2022.

Celle qu’on surnomme la « Boss Lady » est soupçonnée d’avoir été à la tête d’un réseau d’importation d’armes de poing et de guerre, achetées en Dominique. De la marchandise illégale qu’elle aurait ensuite revendu à des gangs locaux. Sauf qu’elle et ses avocats ont fait remarquer que le dossier ne tenait que sur des captures d’échanges WhatsApp.

Des échanges WhatsApp

Pour Maître Lorenza Bourjac, qui défend deux des suspects impliqués, le dossier est vide et les échanges ambigus :

Un peu surprise par le contenu de cette affaire qui repose uniquement sur des échanges WhatsApp desquels on voudrait tirer une quelconque culpabilité ou en tout cas une participation à un trafic d'armes. C'est une procédure qui a quand même commencé en 2023. Nous sommes en 2025 et encore une fois, elle ne repose que sur des échanges téléphoniques. Donc le vaste trafic d'armes, pour moi, se cherche encore. C'est extraordinaire quand même. On a un juge d'instruction qui va nous expliquer que pour mes clients, il y avait une entente sur le prix et sur la chose. Donc, bon ok pour le prix, mais sur la chose ? Elle n'a jamais été déterminée parce qu'on parle de "machine", machine à laver, machine à coudre ? Je ne sais pas de quelles machines on parle, mais en tout cas il n'y a aucune caractérisation d'armes pour lesquelles il y aurait eu transaction.

Un rôle fictif que « Boss Lady » aurait inventé sur internet et dans les clips de rap. Pour plaire à ses 40.000 « followers ». L’image d’une « femme gangster » selon elle, qui tranchait avec son milieu professionnel.

Stagiaire en recherches cliniques, c’était pour elle une façon de décompresser sur les réseaux sociaux. Depuis son incarcération à l'isolement niveau 4, Laurie Salin a passé avec succès 3 nouveaux diplômes mais elle dit mal vivre cette situation.   

Place aux réquisitions 

Difficile de savoir si elle dit la vérité ou si elle la maquille. Le ministère public, doit ce vendredi matin, livrer sa version des faits et ses arguments. Puis viendront les plaidoiries des avocats de la défense.

Laurie Salin aurait en réalité joué un personnage sur les réseaux sociaux, pour gagner des fans. Écoutez Maître Djimi Vérité, l'un de ses conseils :

Beaucoup de choses, on est sur deux tomes mais en réalité, on se rend compte qu'il n'y a pas grand-chose. Il y a eu beaucoup d'auditions. On a l'impression d'avoir interrogé la terre entière. On se rend compte que l'affaire semble, en fin de compte, accoucher d'une souris. Laurie Salin est sereine. La défense également se sent particulièrement à l'aise pour exprimer notre insatisfaction vis-à-vis de cette détention provisoire qui a duré pratiquement 3 ans pour cette jeune femme. Dans ces générations, c'est vrai que les réseaux sociaux ont pris le pas. L'image est très importante, celle qu'on véhicule. Et puis, avec l'image aussi, on se donne de l'importance, on a des followers, des sponsors, on gagne aussi parfois de l'argent. Donc, effectivement, elle s'est créée une image qui l'a desservie et aujourd'hui, elle a fait entendre qu'elle n'est plus dans ça et qu'elle voudrait reprendre sa véritable identité pour son avenir.

 

 


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