Détournement financier au sein d'une même famille
Les héritages peuvent parfois poser problème. Une sexagénaire était poursuivie hier mardi devant la juridiction correctionnelle pour des infractions financières. Gérante d’une société familiale immobilière depuis 2009, elle aurait usé des comptes professionnels à titre personnel pour un préjudice de plus de 200.000€. Elle a été relaxée pour blanchiment mais reconnu coupable d’abus de biens sociaux avec 6 mois de prison avec sursis et une forte amende.
Il était surtout question d’un héritage mal géré, a reconnu l’avocat, un sujet qui mène souvent des proches à se déchirer alors que l'affaire aurait pu se régler au civil. Tout commence lorsque la prévenue hérite à la mort de son père en 2009, d’une société de gestion de biens immobiliers, des appartements et des box de location. Mais n’ayant pas de formation pour, elle aurait usé des comptes professionnels comme si c’était les siens. Une plainte est finalement déposée en 2014 par la propre tante et ses cousines, pour détournement.
Une mauvaise gestion dans les faits
La femme a, il est vrai, encaissé des chèques de loyers et même vendu des biens sans concertation avec les associés de cette même famille. "Je l’ai fais pour le bien de l’entreprise, j’ai moi-même avancé d’énormes fonds, je me remboursais par la suite", "J’ai pourtant suivi les conseils d’experts, comme des notaires" Au total une cinquantaine de chèques, une vingtaine de virements. "Mais c’était pour poursuivre l’activité, payer les charges, les impôts et autres".
Un conflit familial au sein de la société
Sauf que dans sa maladresse, la mise en cause à voulu faire vite, sans respecter les règles de droit lui a fait remarquer le tribunal, « vous avez tout mélangé ». Maître Julie Figuère pour la défense a décrit "une mère de 6 enfants, propulsée à un poste et qui ne comprend pas les mécanismes légaux. "Les plaignants en auraient par ailleurs profité aussi, il s’agit d’un conflit de succession qui n’avait pas à se retrouver en correctionnel", a-t-elle ajouté. Les juges ont pris en compte l’à priori bonne foi et ont prononcé 6 mois de prison avec sursis, une forte amende et 5 ans d’interdiction de gérer.
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