Des agents de la BAC condamnés

Par 14/12/2016 - 16:02 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:17

Quatre policiers de la Brigade Anti-Criminalité condamnés à de la prison avec sursis, de 3 à 5 mois ce mardi au tribunal correctionnel. L'un d'entre eux, poursuivi pour violences volontaires, les autres, pour faux témoignage dans un document administratif. La patrouille de nuit avait il y a 4 ans, tenté d'interpeller un dangereux suspect à Carénage. Ce dernier avait été blessé par balle lors de la course poursuite. L'état de légitime défense n'était pas justifié d'autant plus que les prévenus avaient ensuite essayé de maquiller les faits.

    Des agents de la BAC condamnés
Les « Gardiens de nos nuits » c’est ainsi que le procureur a décrit les 4 prévenus. Ce soir du 20 aout 2012, en patrouille, ils reçoivent une alerte concernant un véhicule volé ayant servi dans un braquage. Les agents repèrent la Clio mise en cause du côté de Carénage et identifient un conducteur très défavorablement connu et dangereux. Ce qui ne freine pas l’équipe qui prend en chasse le suspect déjà jugé à 14 reprises. Celui-ci n’obtempère pas et percute même la voiture banalisée.

S’en suit une poursuite à pied au rond point de Blanchard. L’un des policiers tire un coup de sommation en l’air, un geste qui lui sera reproché car interdit par le règlement, seul les militaires peuvent le faire. L’individu pénètre ensuite dans une ruelle sombre entre les cases, une deuxième détonation retentie cette fois ci "accidentelle" selon l’agent poursuivant. Le pourchassé est retrouvé blessé au bras.

Un procès verbal erroné

Procédure oblige, les fonctionnaires doivent établir un procès verbal et c’est là qu’une bêtise est commise. D’un commun accord, ils modifient quelques peu la réalité en affirmant avoir agi en état de légitime défense, sous le stresse. L’inspection découvrira que leur version ne tient pas la route d’où les poursuites engagées malgré les aveux fournis à la hiérarchie le lendemain même. « Tout s’est passé si vite, on a eu peur de sanction vis-à-vis de notre collègue, donc on a corroboré ses dires» ont indiqué 3 des prévenus. « C’est une question de confiance entre la police et la Justice » a répondu le juge « cela discrédite l’institution toute entière » d’autant plus que le forcené depuis condamné a déposé plainte pour violences policière.

Les avocats de la défense ont insisté sur le caractère difficile et risqué du travail au sein de la BAC, en première ligne face au danger. Le tribunal a finalement condamné les 4 agents à des peines allant de 3 à 5 mois de prison avec sursis, de quoi faire réfléchir la trentaine de policiers présents à l’audience, qui hésiteront désormais à sortir leur arme de service pendant une intervention.

Rinsy Xieng