Cour d'Assises des Mineurs : l'accusée repart libre

Dans la soirée du  24 avril 2017, une adolescente de 16 ans perdait la vie, au CHU. Elle y avait été transportée quelques instants plus tôt après qu'elle eût reçu un coup de couteau à la gorge qui allait sectionner son artère carotide. Les faits s'étaient déroulés boulevard Gerty Archimède à Pointe-à-Pitre. L'aboutissement d'une énième querelle amoureuse entre deux jeunes filles qui entretenaient depuis plusieurs mois des relations intimes. L'auteure étant également mineure pour être âgée de 17 ans et 7 mois. Poursuivie pour meurtre, celle qui aura 23 ans en septembre prochain a vu cette nuit son crime requalifié en coups mortels.

La volonté de tuer n'a pas été retenue et l'acte a été même atténué tout comme la responsabilité de l'accusée puisqu'un début d'altération souligné par l'expert psychologue a été pris en compte par le jury qui a estimé que la jeune fille incriminée ne possédait pas l'intégralité de ses facultés lorsqu'elle a agit. L'excès de colère et la pulsion engendrée ont contribué à aveugler la condamnée qui a frapper sans réellement se maîtriser.  

Des arguments soulignés par la défense, relativisés par les parties civiles mais encouragés par le Ministère Public puisque l'avocat général n'allait requérir que 6 années ferme d'emprisonnement.
Une peine relativement modeste au regard de la gravité des faits mais que le Président de la cour d'assises a motivé en relevant les éléments cités précédemment. 

Un jury qui est allé encore plus loin dans sa mansuétude puisque la cour d'assises des mineurs n'a pas prononcé de mandat de dépôt à l'audience à l'encontre de la condamnée qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire après avoir effectué 18 mois de détention provisoire. Cette dernière, bien que reconnue coupable d'avoir tué quelqu'un, condamnée à de la prison ferme est tout de même repartie libre cette nuit avec les siens.

Elle a 10 jours pour interjeter appel du verdict; ce qui serait très surprenant. Et par conséquent, si elle ne le fait pas, elle regagnera une cellule du quartier des femmes du Centre Pénitentiaire de Fonds Sarail à Baie-Mahault pour purger sa peine. Quant aux proches de l'adolescente de 16 ans qui a perdu la vie, ils étaient assommés. Ayant beaucoup de mal à comprendre même s'ils ne se sont pas manifesté, respectant malgré tout avec beaucoup de dignité le verdict de la cour d'assises des mineurs.