Affaire Klodo : un nouveau juge d’instruction attendu et une reconstitution programmée

Par 10/12/2025 - 14:18 • Mis à jour le 10/12/2025 - 17:01

Cinq ans après la mort de Claude Jean-Pierre, le départ de la juge d’instruction et l’annonce d’une reconstitution controversée ravivent les tensions. Des sympathisants de la « cause Klodo » étaient mobilisés devant le palais de justice de Basse-Terre, ce mercredi (10 décembre).

    Affaire Klodo : un nouveau juge d’instruction attendu et une reconstitution programmée
Photos Pierre Emmanuel

Ce mercredi matin (10 décembre), la deuxième juge d'instruction nommée sur le dossier de ce qui a été dénommé « l'affaire Klodo », à la suite du décès de Claude Jean-Pierre à Deshaies il y a déjà maintenant 5 ans, recevait trois des avocats de la famille du défunt.

Pour rappel, la mort de Claude Jean-Pierre, dit Klodo, un retraité de 67 ans, est survenue en 2020, quelques jours après un contrôle routier mené par deux gendarmes, à Deshaies.

A LIRE AUSSI De nouveaux éléments dans l’affaire Claude Jean-Pierre mettent à mal le discours des gendarmes

La juge d’instruction leur a appris qu'elle s'en allait et qu'un troisième juge d'instruction prendrait le relais, mais seulement dans 6 mois. 

Elle leur a également annoncé qu'une reconstitution serait programmée, ce à quoi les avocats lui ont répondu que les images de vidéo-surveillance portées au dossier étaient suffisamment éloquentes.

Ces dernières informations ont crispé une situation déjà tendue et délicate.

Elles ont entraîné le blocage de deux axes routiers, par des sympathisants défendant « la cause Klodo », ce mercredi matin, au carrefour du palais de justice de Basse-Terre.

« Encore un coup pour rien »

Maître Maritza Bernier, une des avocates de la famille de Klodo, s'est exprimée à l'issue de la rencontre avec la juge d'instruction.

Encore un coup pour rien, j'ai envie de vous dire. Ce matin (NDLR mercredi 10 décembre), on a été convoqué par la juge d'instruction, ce qui est inédit. On s'attendait à ce qu'il y ait une annonce force, parce que nos clients étaient présents. Et au lieu de ça, on apprend ce qu'on savait déjà de toute façon, qu'elle s'en va le 26 et que la nouvelle juge d'instruction prendra ses fonctions au mois de mai. En plus, on nous annonce qu'il y aura une reconstitution. Or, dans un tel dossier, la reconstitution n'a aucun intérêt parce que nous avons les images de vidéoprotection. Donc, encore une fois, nos clients sont sous le choc. D'ailleurs, nous avons demandé dans la foulée qu'elles les reçoivent pour leur expliquer cette décision et elle a refusé.

« Le pouvoir judiciaire très embarrassé »

Autre réaction, celle de Maître Sarah Aristide, qui défend, elle aussi, les intérêts de la famille du défunt.

Je crois que le pouvoir judiciaire est très embarrassé parce qu'aujourd'hui, clairement, il y avait deux annonces possibles : la mise en examen, ce qu'ils ne peuvent pas faire, et le non-lieu, ce qu'ils ne peuvent pas faire non plus au regard de la mobilisation de la population guadeloupéenne. La commission rogatoire est arrivée et a tiré des conséquences extrêmement claires, à savoir qu'il y a un lien de causalité indiscutable entre les violences volontaires qui ont été perpétrées et la tétraplégie de M. Claude Jean-Pierre. Donc, la seule décision qui pouvait aujourd'hui avoir un sens pour la famille Jean-Pierre, c'est une mise en examen sur des faits de nature criminelle, violences volontaires commis par une personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation permanente. Et ça, ils ne le peuvent pas.


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS GUADELOUPE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

En images



Tags