Une marche de soutien à "Klodo" a bien eu lieu ce dimanche, sans l'autorisation de la préfecture

Par 27/12/2020 - 20:11 • Mis à jour le 28/12/2020 - 20:44

Une manifestation pour Claude Jean-Pierre, le sexagénaire décédé à l'hôpital trois semaines après avoir été contrôlé par des gendarmes, s’est tenue ce dimanche 27 décembre à Deshaies. Un évènement qui avait pourtant été annulé en dernière minute, par la famille du défunt, faute d'autorisation de la préfecture.

    Une marche de soutien à "Klodo" a bien eu lieu ce dimanche, sans l'autorisation de la préfecture

Ce dimanche, une centaine de personnes se sont réunies à Deshaies, pour une marche de soutien à la famille de Claude Jean-Pierre. Il s’agit de l’homme de 67 ans, décédé, le 3 décembre dernier au CHU de Pointe-à-Pitre, trois semaines après avoir été contrôlé par des gendarmes. L’homme avait, quelques instants après ce contrôle, été hospitalisé pour une double fracture des cervicales, dont l’une compressait la moelle épinière.

Révoltés par les circonstances floues de l’hospitalisation, puis de la mort de leur parent, la famille de Claude Jean-Pierre, ainsi que le comité de soutien « Jistis pou Klodo é fanmi ay » avaient convié la population à les rejoindre au cours d’une manifestation prévue ce 27 décembre. Mais n’ayant pas obtenu d’autorisation de la préfecture, la famille a préféré annuler la marche, dans la nuit du 26 décembre. 

Le comité de soutien souligne même avoir informé les organisations politiques et syndicales qui les soutiennent. "Ce matin des gens sont venus, car ils n'ont pas eu l'information. Nous leur avons ensuite expliqué la situation. Comme nous n'avons pas obtenu d'autorisation de la préfecture dans les temps, le comité de soutien a jugé bon de suspendre cette manifestation. Nous nous sommes déchargés de toutes responsabilités", précise Hugues Jean-Pierre, cousin du défunt, et responsable du comité de soutien, que nous avons contacté.

Les manifestants réclament des réponses

Cependant, la marche a bien eu lieu. Des dizaines de personnes sont venues témoigner de leur soutien aux proches de celui que l’on appelait ‘Klodo’. "Nous avons préféré nous rendre sur les lieux, pour montrer que nous sommes présents et que l’on veut des réponses. Cette situation n’est pas normale. Cela fait un mois que la famille attend le corps de son proche, un mois qu’ils n’ont pas de réponse", nous confie une manifestante.



Des membres de la famille de Claude Jean-Pierre ont d’ailleurs déposé une plainte contre les gendarmes de Deshaies, dès le 2 décembre. Ils remettent en cause la version des militaires qui comporterait des « incohérences entre les faits décrits » et « les blessures constatées plus tard par les services médicaux », ont révélé des proches à Cnews.

"On sent bien qu’il y a un problème dans ce dossier. Il y a une omerta par rapport à ce contrôle effectué par les gendarmes sur Claude. Aucun élément n'est présent pour que cette famille puisse accéder à la vérité", pense Ludovic Tolassy, le porte-parole du mouvement Moun Gwadloup.

Un dossier encore sous scellé 

Car à ce jour, les proches de Claude Jean-Pierre attendent toujours de pouvoir consulter le rapport d’autopsie, et les images de vidéo-surveillance du contrôle de gendarmes survenu le 21 novembre, qui sont pour l’heure mis sous scellé.

Selon les dires de la famille, le 10 décembre, ils ont été reçus par le procureur de la république qui a indiqué avoir saisi ce même jour le juge d’instruction. Cependant ce dernier n'aurait pas encore traité le dossier, car il serait absent jusqu’au 28 décembre.

Peut-être qu'après cette date, il sera possible d'en savoir plus sur cette affaire qui fait couler beaucoup d'encre.

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