Corps retrouvés dans la Seine, à Choisy-le-Roy : une des victimes est d'origine martiniquaise
Un mois après la découverte de quatre corps dans la Seine, à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), le mystère plane toujours autour de trois des quatre victimes, de jeunes hommes aux profils précaires. Parmi eux, Frantz D., un quadragénaire d'origine martiniquaise, employé à France-Travail.
Les corps de Frantz, Sami, Abdallah et Amir ont été retrouvés le 13 août dans la Seine, à hauteur de cette ville située à une dizaine de kilomètres au sud de Paris.
Suspecté des quatre meurtres, un jeune homme sans-abri, à l'identité et au mobile criminel encore nébuleux, a été mis en examen et incarcéré le 24 août.
Deux des corps retrouvés présentaient des lésions "évocatrices d'une strangulation", un troisième une "trace suspecte dont l'origine" n'a pas pu "être déterminée", avait indiqué en août le parquet de Créteil.
L'une des victimes a été découverte le bas du corps "dénudé", et une autre le pantalon "baissé au niveau des chevilles".
Fin août, le parquet avait confirmé que l'endroit de découverte des corps était connu pour être un "lieu de rencontres homosexuelles éphémères", sans préciser quelles pistes étaient explorées concernant le mobile de ces crimes.
« Possible motivation homophobe »
L'association STOP Homophobie, suspectant une "possible motivation homophobe", s'est constituée partie civile et a lancé un appel à témoins, aux résultats limités à ce stade, pour tenter d'en savoir plus sur les victimes et les circonstances de leurs décès.
Elle organise régulièrement des maraudes sur les quais de Seine à Choisy-le-Roi, qui n'ont pour l'instant rien donné "de concret à part leurs prénoms" pour trois d'entre elles, relate Terrence Khatchadourian, secrétaire général de STOP Homophobie.
L'association organisera un hommage à ces victimes la semaine prochaine.
Un lien existe entre les victimes et ces lieux, a expliqué le parquet fin août. Non loin de là se trouve "un local technique abandonné, fréquenté par des SDF".
Ce bâtiment en béton, jonché de déchets, semble être habité. Des matelas, des couvertures et une chaise y sont installés.
Deux des victimes, qui étaient sans-abri, fréquentaient les lieux: un Algérien de 21 ans et un Tunisien de 26 ans - Abdallah et Amir, selon les témoignages récoltés par STOP Homophobie, disparus respectivement depuis les 26 et 31 juillet.
« Un bon vivant »
"Ces jeunes, sans abri et en situation irrégulière, n'étaient pas de simples visages anonymes", détaille sur son site une plateforme téléphonique qui lutte contre l'exclusion sociale, l'Assistance support et action sociale à la population (Asasp), domiciliée à Choisy-le-Roi.
Sans donner leurs prénoms ou d'autres détails biographiques, l'Asasp indique que ces jeunes étaient "d'une gentillesse désarmante, d'une courtoisie exemplaire et d'une jeunesse naïve".
Ils étaient arrivés "en traversant clandestinement la Méditerranée" pour "avoir une chance" en France, assure cette organisation.
Seule l'identité de la victime française de 48 ans, Frantz D., a pu être confirmée par l'AFP.
"J'ai vu Frantz la dernière fois le 11 août, il était venu m'apporter des souvenirs de voyage", a confié sa mère Nadine (qui a souhaité rester anonyme), très émue.
Elle relate avoir signalé sa disparition deux jours plus tard, "très inquiète" de ne pas avoir de réponse à ses SMS.
Né à Créteil d'un père martiniquais et d'une mère pied-noir, Frantz D. était conseiller à France Travail. Il était "très bon vivant, convivial, il aimait les gens", souligne sa mère.
"Sa vie, c'était son job, ses amis et ses voyages, et son chat", souffle-t-elle. Il aimait se balader à Paris, notamment au musée du Louvre. Selon elle, il fréquentait un compagnon au moment de sa disparition.
La quatrième victime, un Algérien de 21 ans, domicilié à Choisy-le-Roi, se prénomme Sami, toujours selon STOP Homophobie.
Sa disparition avait été signalée le 7 août.
Le jeune homme travaillait dans le bâtiment, assure le quotidien Le Parisien.
Fraîchement arrivé en France selon le journal, il était, lui aussi, venu "tenter sa chance" en région parisienne.
Sollicité à nouveau mercredi, le parquet de Créteil n'a pas souhaité faire de commentaire sur ce dossier.
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