Caroline Calbo : « Des guerres de territoire et des règlements de comptes en Guadeloupe »
Invitée de Parlons vrai ce lundi matin (23 juin), la procureure de la République à Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo, est revenue sur l’escalade la violence en Guadeloupe et ses raisons.
Avec 28 homicides depuis le début de l’année et 111 tentatives d’homicides, la Guadeloupe occupe le 2ème rang national pour les crimes de sang (la Corse est première au rang national).
Voilà les chiffres de la criminalité présentés la semaine dernière par les autorités.
Alors face à ce constat, est-ce qu’aujourd’hui les gangs sont de plus en plus mafieux sur l'archipel ?
« Souvent dans la recherche du gain »
Il y a surtout des guerres de territoires selon Caroline Calbo, procureure de la République à Pointe-à-Pitre, invitée de Parlons Vrai ce lundi matin (23 juin).
On a plusieurs phénomènes. On a dans le cadre du narcotrafic je pense, plusieurs gangs effectivement, mais qui viennent plutôt d'Amérique du Sud. Au niveau local, on a effectivement peut-être plutôt des guerres de territoire qui font qu'il peut y avoir des règlements de comptes liés à des meurtres. Et derrière il y aura une réponse. Tout ça pour souvent être dans la recherche du gain et donc de pouvoir étendre son trafic de stupéfiants.
Influencés par les rappeurs américains
Mais comment expliquer que de jeunes mineurs s’affichent sur les réseaux sociaux avec des armes, parfois de gros calibres ? La tendance vient notamment des clips vidéo et des Etats-Unis, selon Caroline Calbo.
Je pense que c'est un phénomène de mode très lié à la culture rap américaine. On voit aussi des rappeurs américains qui s'exhibent avec ces armes dans le cadre de leurs chansons. Souvent, ils ont le visage caché quand ils exhibent leurs armes. Et je pense que, pour eux, ça représente vraiment quelque chose de moderne, d'une certaine force, alors que c'est tout le contraire. Prendre une arme, c'est justement ne pas pouvoir se défendre seul et avoir besoin de quelque chose. Et la plupart nous disent mais moi j'ai une arme maintenant, c'est pour me défendre parce que tout le monde sait que finalement tout le monde est armé. Et donc ça fait une escalade de la violence et une recrudescence encore des faits particulièrement graves.
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