Suppressions de postes : appel à la grève dans l’Education nationale ce jeudi 20 mars
Les organisations syndicales de l’Education et les fédérations de parents d’élèves organisaient une conférence de presse, ce samedi matin (15 mars), au lycée Charles-Coëffin de Baie-Mahault. A l’ordre du jour : les suppressions de postes et l’appel à la grève du 20 mars.

Toutes les organisations syndicales de l'Education nationale (FSU, FO, SPEG…) et les fédérations de parents d’élèves ont organisé, ce samedi matin (15 mars), une conférence de presse, sur le parvis du lycée Charles-Coëffin, à Baie-Mahault. Un préavis a été déposé pour une mobilisation le jeudi 20 mars.
En cause, les suppressions de postes dans l’Académie, alors que dans certains établissements, il manque des professeurs parfois durant plusieurs mois.
L’Académie prévoit une nouvelle baisse des effectifs dans le public à la rentrée prochaine, avec 1 687 élèves en moins (-2 %).
« Un dialogue de sourds »
Gérald Angélique, représentant SNCL (Syndicat National des Collèges et Lycées), indique qu’une rencontre a eu lieu hier (vendredi 14 mars), avec la rectrice, Christine Gangloff-Ziegler :
Hier, nous avons rencontré Mme la rectrice et son staff avec les parents d'élèves pour parler des suppressions de postes au niveau de l'académie et de la situation de notre académie, mais avec un dialogue de sourds. Il y avait déjà un préavis de grève déposé pour le jeudi 20. Donc, nous rentrons en grève à partir du 20 pour les suppressions de postes et pour les dégradations des conditions de travail dans l'académie qui perdurent depuis des années.
Gérald Angélique est revenu sur les suppressions de postes ces dernières années :
En 2023, il y a eu 107 suppositions de postes dans l'académie. L'année d'après, 106. Aujourd'hui, 89 avec encore des heures perdues au niveau du lycée agricole. On va dire que trop, c'est trop. C'est une petite académie, avec une population qu'on l'on sait en grande difficulté, puisque six habitants sur 10 ont besoin de tous les éléments sociaux que l'État français donne. Un élève sur deux qui est boursier. Beaucoup de jeunes, à partir de 15 ans, sortent de l'école sans diplôme. Il y a une augmentation d'élèves en difficulté, d'élèves à besoins particuliers. Et le fait qu'on supprime des postes, malheureusement, va faire que le seuil d'élèves dans les classes va augmenter et que la prise en charge des élèves ne sera pas effective.
« Un rassemblement nécessaire »
Jean Derno, représentant SPEG (Syndicat du Personnel de l’Éducation de Guadeloupe) note que cela fait longtemps que
toutes les organisations syndicales ne s’étaient pas mobilisées ensemble, avec les fédérations de parents d'élèves :
C'est un rassemblement qui est devenu nécessaire parce qu'encore une fois, nous subissons des suppressions de postes dans notre académie. Ce n'est pas la première année, c’est régulier et systématique, sous couvert d’une soi-disant de baisse démographique. Or, nous constatons que nos résultats sont toujours mauvais. Nous constatons aussi chaque rentrée qui manque des professeurs dans les écoles. Donc nous constatons que nous n'avons pas un bon niveau d'encadrement, en tout cas pas suffisant pour faire progresser nos jeunes. Et nous réclamons justement d'arrêter ces suspensions pendant quelque temps pour mettre ces moyens, au service de la réussite. Mobilisation générale, jeudi 20 mars, pour faire plier le rectoral et le ministère.
« Des mois sans professeur »
Les parents d’élèves sont eux aussi mobilisés car inquiets pour la prise en charge de leurs enfants, comme l’explique Sandra Romain, représentante FCPE (Fédération des Conseils de parents d'élèves) :
On se rend compte qu'actuellement les professeurs ne sont pas remplacés dans beaucoup d'établissements. Cela crée beaucoup de problèmes pour les emplois de temps des élèves. Ils restent des mois sans professeur. Si les professeurs qui sont actuellement en fonction ne peuvent pas être remplacés, qu'est-ce que ça va être ? On aura des classes surchargées. Normalement, les élèves ont un programme à respecter. Ils ont l'année pour le boucler. S'il reste plusieurs mois sans professeur, je ne vois pas comment ils peuvent le faire. On parle de rattrapage, mais on ne peut jamais rattraper réellement un retard de deux, trois… parfois jusqu'à six mois sans professeur. Ce n'est pas possible.
Face aux préoccupations sur la qualité de la prise en charge des élèves à la prochaine rentrée scolaire, la rectrice, Christine Gangloff-Ziegler, assure, de son côté, poursuivre le dialogue avec les fédérations de parents et les représentants des enseignants. L'Académie soutient que le nombre de postes devrait diminuer de 1,2%, contre une baisse de 2% du nombre d’élèves.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS GUADELOUPE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.