La Cour des comptes fustige le niveau "inacceptable" des élèves à l’école primaire

Le constat est sans appel. Dans un rapport intitulé « L’école primaire, une organisation en décalage avec les besoins de l’élève », rendu public ce mardi (20 mai), la Cour des comptes estime qu'une série de dysfonctionnements qui auraient conduit à une dégradation du niveau général des élèves, notamment en français et en mathématiques.

Parmi les éléments les plus marquants du rapport figure la critique de la semaine de quatre jours, largement répandue dans les écoles publiques. Selon la Cour, ce rythme scolaire, avec le mercredi libéré, "désynchronise" l’apprentissage et serait "contraire aux intérêts de l’enfant". Un modèle qui, loin de favoriser la réussite scolaire, contribuerait à accentuer les difficultés.

Un niveau jugé "inacceptable"

Selon les chiffres avancés, un tiers des élèves présentent des difficultés en français, et un sur quatre rencontre de sérieuses lacunes en mathématiques dès leur entrée au collège. Pour la Cour, ce niveau est "inacceptable", malgré des investissements croissants dans l’éducation primaire, qui représentent désormais 2 % du PIB.

Autre sujet d’inquiétude : l’aggravation des inégalités sociales. Le rapport souligne que l’écart de réussite entre les enfants de cadres et ceux d’ouvriers atteint désormais près de 30 %. Une situation qualifiée de "paradoxale", dans un contexte où l’État consacre davantage de moyens à l’école.

Interrogée à ce sujet, Christine Gangloff-Ziegler, rectrice de l’académie de Guadeloupe, se dit attentive aux conclusions du rapport, tout en saluant l'engagement des équipes éducatives sur le terrain.

S’il y a des pistes d’amélioration, on lira ce document avec intérêt. Ceci dit, ce que je vois, c’est l’investissement de l’ensemble des équipes et l’amélioration des résultats, le rapprochement aussi du niveau d’évaluation du national. (…) Je crois que c’est tous ensemble que nous devons travailler pour améliorer la réussite des élèves.

Une série de réformes depuis 2017

Ce rapport s’inscrit dans un contexte de réformes continues depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017. Retour aux fondamentaux, dédoublement des classes en zone prioritaire : plusieurs mesures ont été mises en œuvre pour améliorer l’apprentissage à l’école primaire. Mais pour la Cour des comptes, ces dispositifs restent insuffisants pour enrayer une dynamique préoccupante.

Le diagnostic de la Cour des comptes semble appeler à une refonte profonde de l’organisation de l’école primaire pour mieux répondre aux besoins réels des élèves.